
Toujours dans le champ des addictions, une étude épidémiologique réalisée en Europe a permis de mieux déterminer les facteurs de risque de mésusage de cannabis. Quelques chiffres : 20 % des Européens entre 15 et 65 ans consommeraient du cannabis ; 21 % des adolescents de 16 ans auraient consommé au moins une fois du cannabis et 9 % dans les 30 derniers jours ; 70 % des adolescents considèrent l’utilisation régulière comme étant à risque. L’utilisation du cannabis en France est l’une des plus fréquentes comparativement aux autres pays européens. Les facteurs de risque seraient : le sexe masculin, les milieux socio-économiques et d’éducation élevés plutôt.
Les consommateurs réguliers, mais aussi occasionnels ont un risque augmenté de tentatives de suicide, de fugues, d’absentéisme scolaire et de comportements violents. Le manque de contrôle parental augmenterait le risque de consommation de cannabis chez les adolescents issus de ces familles.
Finalement, les individus ne présenteraient pas tous un risque comparable de développer une psychose après une consommation de cannabis. Les sujets porteurs du variant « Valine » du gène codant pour la catéchol-O-méthyl-transférase (ou COMT qui dégrade certains neurotransmetteurs au niveau cérébral) seraient les plus à risque de développer de tels symptômes, ainsi que des perturbations cognitives plus sévères (mémoire et attention). Le patrimoine génétique modérerait donc les effets cliniques et cognitifs de la consommation de cannabis à l’adolescence.
Dr B.Etain