L’incidence du carcinome épidermoïde de l’anus (figure 1) est en augmentation, notamment chez les homosexuels infectés par le VIH. Chez ces patients, le traitement de cette tumeur était moins bien toléré et moins efficace, mais des travaux récents ont indiqué que les antirétroviraux avaient peut-être corrigé cet état de fait. Les médecins de l’hôpital Saint-Louis à Paris ont voulu s’en assurer.
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Figure 1. |
Pour ce faire, ils ont comparé leurs résultats chez 20 patients séropositifs pour le VIH (âge moyen 48 ans, 95 % d’hommes) vs 26 patients séronégatifs (âge moyen 63 ans, 23 % d’hommes) traités par radio-chimiothérapie.
Les deux populations étaient comparables pour le stade tumoral. Les patients séropositifs avaient un statut immuno-virologique favorable, puisque la charge virale lors du diagnostic était inférieure à 200 copies/ml chez les trois quarts d’entre eux. Pour autant, ils ont moins bien toléré le traitement que les sujets séronégatifs et, de fait, probablement en raison d’un moins bon contrôle local, leur taux de survie sans récidive à 3 ans s’est avéré significativement inférieur (33 vs 71 %).
Cette étude rétrospective doit être interprétée avec prudence. Elle rappelle cependant que le carcinome épidermoïde de l’anus peut rester plus difficile à traiter chez les patients infectés par le VIH, y compris sous traitement antirétroviral efficace.
Drs V.de Parades et J.-D.Zeitoun