Cardiauvergne : Améliorer le suivi des insuffisants cardiaques

Le service de télésurveillance et de coordination Cardiauvergne a pour objectif d’améliorer le pronostic vital des patients insuffisants cardiaques en Auvergne, d’éviter les ré-hospitalisations, et de faire reculer la dépendance. Son architecture respecte les professionnels de santé de proximité et la liberté des patients, a précisé sa directrice médicale, le Dr Marie-Claire Boiteux. Le dispositif prend en charge des patients en insuffisance cardiaque grave (stade III et IV NYHA) qui sortent d’hospitalisation, et il s’est déployé progressivement depuis 2011. En 3,5 ans de fonctionnement au 1er janvier 2015, il a inclus 977 patients, suivis 18 mois en moyenne, et les résultats sont au rendez-vous, avec une diminution de la mortalité, du nombre des ré-hospitalisations, et de la durée de séjour.

Un capteur de base

Dans la pratique, une balance connectée, fournie au patient adhérent lors de son retour au domicile transmet à la cellule de coordination son poids quotidien, dont l’augmentation signe une rétention hydrosodée. D’autres intervenants communiquent aussi leurs données, pharmacien hospitalier, pharmacien d’officine, médecin généraliste, cardiologue, laboratoire de biologie. De plus, une infirmière libérale effectue par délégation de tâche un suivi clinique au domicile du patient. L’ensemble des données bénéficie d’un hébergement sécurisé sur dossier informatisé, muni d’un système expert générant des alarmes et des alertes en cas d’anomalie. Une équipe de coordination de 2 infirmiers et 2 cardiologues suit l’évolution du patient. Une alerte déclenche d’abord un suivi infirmier, et le médecin intervient en cas de signes de décompensation.

Cardiauvergne traite 100 % des alertes dans les 3 heures, tous les jours et toute l’année.

Plusieurs rôles du pharmacien hospitalier

Le pharmacien hospitalier a d’abord collaboré à la création du logiciel de suivi thérapeutique. En routine, il communique le traitement de sortie de l’hôpital du patient et contribue à une étude du traitement et des thérapeutiques associées. Il évalue aussi et transmet le degré d’observance du patient. Dans certains établissements, il a développé des activités d’éducation thérapeutique ou du moins initialisé les diagnostics éducatifs et les premiers programmes.

Plusieurs travaux de développement d’autres capteurs ont été réalisés avec le pharmacien hospitalier. Des tests d’usage et d’intégration des informations dans le dossier patient informatisé ont pu être menés en particulier grâce à l’étude de piluliers électroniques et de textiles instrumentés. Les piluliers électroniques visent à améliorer l’observance des traitements cardiologiques. Ils génèrent des informations transmises au dossier informatisé, avec des alertes et alarmes en cas d’anomalie de prise. Ils se sont avérés utiles pour certains patients, mais leur acceptabilité n’est pas toujours bien comprise. Et le logiciel n’est pas adapté à un changement très fréquent de traitement.

Portés par les patients, les textiles instrumentés ont pour objectif de suivre les signes cliniques sans perturber le quotidien, ce qui permet notamment d’observer l’effet de la prise d’un médicament ou la récupération après une activité physique. Ils analysent par exemple l’électrocardiogramme, la fréquence cardiaque et ou respiratoire, et se sont révélés très efficaces pour suivre certains patients.

Dominique Monnier

Références
Séance plénière : « Apport des outils modernes de communication dans le suivi des patients à distance de l’hôpital ».
Dr Marie-Claire Boiteux, Directeur Médical Cardiauvergne, cardiologue, Clinique médicale de Cardiologie et Pneumologie de Durtol
Journées Pharmaciens MSD « Optimisation du parcours de soins, quelles perspectives pour le pharmacien hospitalier ? » ( Marseille) : 18 et 19 juin 2015.

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