Les biothérapies sont de plus en plus répandues en rhumatologie. Pour autant, elles ne sont pas sans risque. Le rhumatologue a conscience qu’un malade averti en vaut deux et l’éducation thérapeutique est en plein essor. Mais quelles sont réellement aujourd’hui les capacités d’auto-prise en charge des patients sous biothérapie? L’éducation thérapeutique doit-elle cibler en priorité certains d’entre eux?
Dans cette enquête nationale transversale, des rhumatologues tirés au sort dans l’annuaire de la société française de rhumatologie ont inclus, chacun, 3 à 5 malades, lesquels devaient alors remplir un questionnaire. Au total, 672 patients ont été inclus dont 61 % étaient atteints de polyarthrite rhumatoïde et 39 % de spondylarthrite ankylosante.
Dans 90 % et 31 % des cas, les participants avaient reçu une information orale respectivement par un médecin et par une infirmière. L’information était écrite dans 59 % des cas et 15 % des malades avaient eu une éducation thérapeutique.
Le questionnaire comportait 55 items et le taux médian de bonnes réponses a été de 73 %. Le score obtenu pour les questions de connaissances théoriques n’était pas meilleur que celui calculé pour certaines « mises en situation ».
Les questions concernant la nature des symptômes devant pousser à consulter, la vaccination, la contraception ou les mesures à prendre en cas d’intervention chirurgicale sous biothérapie ont obtenu les plus mauvaises réponses.
Les facteurs de risque associés à un moindre degré de compétence étaient un niveau d’éducation plus faible, le fait de vivre dans une grande ville, le fait de vivre seul, de ne pas travailler et de déclarer ne pas avoir eu d’information écrite ou d’éducation thérapeutique.
Ainsi les connaissances des malades sous biothérapie doivent-elles être améliorées et cette étude a le mérite de préciser les points sur lesquels il faut insister. La mise en évidence de facteurs associés à des compétences plus faibles peut conduire à utiliser en priorité l’éducation thérapeutique chez des malades spécifiques.
Dr Juliette Lasoudris-laloux
