Cendrillon n’est plus ce qu’elle était

New-York, le samedi 6 septembre 2014 - Pour les cendrillons du XXIe siècle, le temps de la pantoufle de vair (ou de verre ? Mais ne relançons pas ici la polémique entre Charles Perrault et Honoré de Balzac) semble révolue. L’heure serait plutôt à l’augmentation mammaire provisoire, qui consiste à se faire injecter du sérum physiologique dans les seins. Mais comme le carrosse se transforme en citrouille, la poitrine ainsi obtenue s’évapore au bout de 24 h…

Cette technique était d’abord à destination des femmes hésitantes à réaliser une augmentation mammaire définitive. « Nous pouvons prendre des photos et les mettre sur des ordinateurs, mais celles-ci sont parfois peu réalistes et peuvent mener à de faux espoirs », a expliqué au New-York Times, le Dr Rowe. « Pour cette raison, nous nous sommes dits : si elles ne sont pas sûres de vouloir des implants, laissons les vivre pendant 24 heures avec la poitrine de leur rêve pour voir si elles aiment ça ». Cette solution est désormais couramment utilisée par des américaines qui l’utilisent pour de grandes occasions...ou des premiers rendez-vous ! Faisant dire, dans un sourire, au chirurgien Patrick  Baraf au journal Le Parisien : « quelque part c'est de l'escroquerie amoureuse ! »

Mais cette solution temporaire a tout de même un coût : 3 500 dollars aux USA (2 660 euros environ), soit quasiment le prix d’implants définitifs en France! 

Pour les spécialistes ce n’est pas très sain

« Cette escroquerie amoureuse » n’est pas du goût des chirurgiens esthétiques qui se sont exprimés sur le sujet. 

Le docteur Steven Teitelbaum, professeur associé de l’école de médecine de l'Université de Californie (Los Angeles) estime que cette pratique « n'est vraiment pas nécessaire. Rien ne vaut un bon soutien-gorge pour vous sentir à l'aise dans vos vêtements ». Le président de la société américaine de chirurgie plastique esthétique, le docteur Michael Edwards, met quant à lui en garde: « certes ce n'est pas une procédure invasive, mais vous étirez la peau. En modifiant la structure du sein, je m'inquiéterais de la possibilité de le rendre moins ferme ».

Le docteur Jennifer Capla, chirurgienne esthétique à New-York, tempère : « si c'est fait par des professionnels alors très bien. Je le propose moi-même à mes patientes avant une chirurgie. Mais est ce vraiment raisonnable de le faire trois jours d'affilée? Je ne peux que plaider pour la modération ».

Pour la France, interrogé par Madame Figaro, le Syndicat National de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique semble catégorique: « on ne pratique pas cette technique, on ne joue pas avec la santé des patients ».

Contacté par la rédaction de pourquoidocteur, le Dr Nathalie Bricout, chirurgien plasticien et esthétique à Paris (16e), explique :
« Parfois, des hématomes, ou des ecchymoses peuvent survenir après une injection. Résultat, ces femmes peuvent se retrouver avec des seins qui ont doublé de volume, mais avec des bleus visibles. C'est quand même dommage pour le décolleté. Par ailleurs, l'usage de cette technique doit se faire dans des conditions d'hygiène irréprochables et dans un environnement médical. Le danger c'est que le médecin esthétique le fasse sur un coin de table. Dans ce cas, il y a un risque infectieux ».

FH

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