Tel Aviv, le mercredi 28 juillet 2021 - Le 1er juin, l’Etat
d’Israël décidait de la fin de toutes les restrictions sanitaires
(dont l’utilisation du passe sanitaire). Le répit n’aura duré
que quelques semaines. Ce lundi, plus de 2 000 personnes ont
été identifiées comme positives au SARS-CoV-2, un chiffre jamais
atteint depuis la mi-mars tandis que le nombre de cas graves a
doublé en 7 jours.
Retour des restrictions
Aussi, le port du masque à l’intérieur est à nouveau obligatoire
depuis une dizaine de jours et le gouvernement israélien planche
sur de nouvelles mesures, dont une limitation des rassemblements
des personnes à risque et des non vaccinées, notamment des enfants
indique le Pr Cyrille Cohen au site Medscape. « Il se peut aussi
que le passe sanitaire soit à nouveau mis en place dans une version
peut-être moins restrictive vis-à-vis des personnes non-vaccinées,
en limitant par exemple son usage à certains événements ou à
certains lieux à risque comme les Ehpad » prévoie-t-il
aussi.
Un vaccin moins efficace contre le variant Delta
Au-delà de ces évolutions épidémiologiques locales, un rapport de
l'Université hébraïque de Jérusalem publiée mardi sème le trouble.
Il indique que l'efficacité du vaccin Pfizer dans la prévention des
formes graves est tombée à 80 % avec le variant Delta (contre 95 %
contre la souche sauvage). Ce document prévoit également 400
patients hospitalisés en soins critiques dans trois semaines contre
145 actuellement (sur une population de 9 millions
d’habitants).
Une troisième dose indispensable ?
En outre, des données publiées par le ministère de la santé
suggèrent que les personnes qui ont été les premières à recevoir
leurs deux doses du vaccin Pfizer sont susceptibles d'être touchées
par une Covid grave, le vaccin semblant perdre de son efficacité
protectrice avec le temps.
Ces statistiques mettraient ainsi en évidence le fait que les
personnes vaccinées en janvier 2021 n'ont plus qu'une protection de
16 % contre l'infection, alors que chez celles vaccinées en avril,
l'efficacité serait de 75 %.
« Nous avons examiné des dizaines de milliers de personnes
testées au mois de juin, ainsi que des données sur le temps écoulé
depuis leur deuxième injection, et nous avons constaté que les
personnes vaccinées tôt étaient plus susceptibles d'être testées
positives » indique le Dr Yotam Shenhar au Times of
Israel.
Certains observateurs tempèrent néanmoins ces chiffres en
rappelant que les premiers vaccinés étaient souvent des sujets très
fragiles et âgés donc susceptibles d’être
immunodéprimés.
Quoi qu’il en soit, compte tenu de ces chiffres, le
gouvernement de Naphtali Bennett a décidé d’une campagne de rappel
pour les personnes âgées, qui pourrait s’imposer à l’avenir dans
tous les pays développés…
C'était parfaitement prévisible. Il faut faire confiance aux "sachants" face aux "idéologues".
Dr Roland Plumeau
Non, ce n'était pas prévisible !
Le 29 juillet 2021
Depuis le début de l'épidémie le virus a déjoué toutes les prévisions, on ne peut pas faire de prévision sur le profil épidémique ! Par contre Israël montre la voie : émergence de virus plus contaminant dans une population vaccinée (en passant par la porte des non vaccinés), baisse de l'efficacité vaccinale (chiffrée très précisément), résultat des politiques de santé successives (restrictions, gestes barrières, masque) dans le temps et en présence d'une population majoritairement vaccinée, et surtout la transparence : quel pays peut en afficher autant ? Donc merci à Israël de nous faire partager ses données, et sans aucune idéologie.
Dr F Chassaing
Touchés oui, mais coulés ?
Le 29 juillet 2021
Où peut-on trouver ces données ? J’aimerai voir si les personnes touchées par le delta et dont la vaccination est ancienne, sont nombreuses en hospitalisation et réa. Testées positives, certes, on le voit aujourd’hui chez nous, mais avec quel niveau de symptomatologie et de gravité ?