Chloroquine : un signal d’espoir ?

Dans une conférence qui s’est tenue lundi 16 mars à Marseille, le Pr Raoult a donné quelques précisions sur le premier essai qu’il a entrepris avec l’hydroxychloroquine chez quelques sujets infectés par le SARS-CoV 2. Nous ne disposons pour l’instant pour analyser ce travail que de la vidéo prise à l’occasion de cette présentation et de quelques éléments d’un power-point, ce qui implique que nous aurons à y revenir plus en détail lorsque ces données seront publiées en ligne.

En résumé, il s’agit d’un essai comparatif ouvert (ayant inclus 24 ou 25 patients) destiné à évaluer l’évolution de la charge virale mesurée par RT-PCR de sujets infectés par le SARS-CoV 2 soumis à différents traitements.

L’essai n’était pas randomisé mais comparait des patients recrutés dans plusieurs villes du sud de la France pris en charge différemment. Le traitement testé contre une prise en charge habituelle, comportait soit de l’hydroxychloroquine seule, soit cet antipaludéen associé à de l’azythromycine.

Les résultats très préliminaires (et manquant encore de précision) montrent que dans le bras traitement standard la recherche du virus restait positive au 6ème jour dans 9 cas sur 10 contre 1 sujet sur 4 avec l’hydroxychloroquine seule et une proportion encore moindre avec l’association avec l’azythromycine.

Comme l’a commenté le Pr Delfraissy ce matin sur RTL, il s’agit donc ici d’un « signal positif » justifiant la mise en route d’un nouvel essai clinique répondant aux critères scientifiques habituels (randomisation, plus grand nombre de sujets inclus, précision a priori des critères de jugement…etc). Un tel essai devrait débuter en fin de semaine. D’ores et déjà le laboratoire Sanofi, qui produit l’hydroxychloroquine sous le nom commercial de Plaquenil, a indiqué hier soir qu’il pourrait mettre à la disposition des chercheurs d’importants stocks de produits. Selon le journal Libération, un protocole de traitement par chloroquine serait actuellement utilisé pour les malades positifs dans un service de l’hôpital de la Pitiè-Salpétriere ainsi que dans d'autre centres en France.

Il nous faut bien sûr attendre la publication en ligne de ce travail dans quelques heures ou jours pour se faire un jugement éclairé.

Mais compte tenu de l’efficacité virologique apparente de l’hydroxychloroquine, cette piste thérapeutique mérite à l’évidence d’être explorée en urgence.

*A côté de ces résultats encore très incomplets, le Pr Raoult a insisté sur quelques données importantes issues de l’expérience du centre marseillais :
-    Le portage viral est de 20 jours en moyenne chez les malades ;
-    Contrairement à ce que l’on observe avec la grippe, selon ses résultats, les jeunes enfants sont très rarement excréteurs de virus et l’on observe peu de porteurs avant l’âge de 15 ans ce qui pourrait expliquer le faible nombre d’enfants malades dans les grandes séries publiées. Et avoir des conséquences sur les mesures de prévention à adopter.

Dr Nicolas Chabert

Référence
Raoult D : Coronavirus : diagnostiquons et traitons ! Premiers résultats pour la chloroquine. Conférence à l’assemblée générale Assistance Publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM), le 16 mars 2020

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Vos réactions (27)

  • Principes actuels remis en question

    Le 18 mars 2020

    A côté de l'aspect chloroquine + antibio le Pr Raoult insiste sur trois points:
    1 contagiosité faible des enfants qui remettrait en cause la fermeture des écoles
    2 durée moyenne de contagion de 20j qui remettrait en cause le confinage actuel limité à 14 j
    3 la nécessité de faire des tests systématiques de positivité et de charges virales qui ne sont pas faits actuellement qui permettraient de traiter systématiquement TOUS les contaminés jusqu'à ce qu'ils ne le soient plus
    Ces principes sont totalement différents de ceux appliqués actuellement où l'on ne traitent que les cas graves.
    Il me semble que les principes du Pr Raoult sont plus efficaces à condition d'être en mesure de tester en grand nombre.

    Marie-Françoise Potiron (IDE)

  • Essai clinique randomisé enfin

    Le 18 mars 2020

    Un essai clinique randomisé portant sur 27000 patients, sur 7 sites sera publié, après passage devant un panel de pairs et publication dans une revue serieuse, des la fin de cet essai rigoureux, dans 2 ans.
    Ouf, on avait eu peur des horribles conséquences de la légèreté de certains, moins bien en cour en plus.
    Les vieillards NTBR (Not To Be Resuscitated) comme mme et mm les juré(e)s apprécieront.

    Dr Gilles Bouquerel

  • Chloroquine

    Le 18 mars 2020

    Je suis heureux de voir que le protocole que je préconisais il y a 3 semaines se met en route. Je suggérais d'associer les Italiens qui avaient déja beaucoup de cas pour faire une série homogéne de cas (100 env).

    Dr F.Lainé

  • La voix de la province

    Le 18 mars 2020

    Vous avez omis de dire que dans sa présentation récente, le Pr Raoult a montré que la Chine montrée du doigt sur le plan scientifique sanitaire, habituellement, a en fait, fait face au coronavirus, avec une politique moderne sanitaire basée sur le dépistage du coronavirus, au même titre que la Corée. C'est en centaines de milliers de sérologie (…) que la Chine ou la Corée, ont attaqué le problème alors que la France n'en a fait que 6000 pour 1 million d'habitant.
    Le Pr Raoult mettant en doute l'approche française du confinement exclusif face à une approche biomoléculaire de masse du problème.
    Son essai, fût-il minime en nombre, est suffisamment parlant pour changer le paradigme médical et politique. La seule question est de savoir quand.

    Dr Christian Trape

  • Piloris

    Le 18 mars 2020

    Encore un lanceur d'alerte mis au pilori pour le principe par la bien pensance !

    Dr Roland Plumeau

  • Le Comité Central et le trublion

    Le 18 mars 2020

    Les professori(e) près le Comité Central sont d'accord avec les Omniscients qui le composent : pas de vagues, pareil as usual, même chose encore et encore, et encore, et low profile. La Raison au secours de la Routine, le comité scientifique MDR, .....
    Un essai randomisé, c'est comme une commission d'enquête, un comité Théodule, les calendes grecques, mars en Carême, alors que l'hydroxychloroquine, c'est de la medecine, Pelletier et Caventou, de l'aventure, du rêve, pas des enveloppes reconductibles, année après année, après année, attention, danger.

    C'est ainsi, e il Duce (enfin le nôtre) a sempre raggione. L'unanimisme administré n'est peut être pas l'optimum (de Pareto).
    Le problème de cette épidémie, ce sont les conseilleurs à courbettes, avant tout, et ensuite les hommes/femmes politiques en mal d'idées, qui laissent les manettes au pilote automatique administrativo-technique pas-de-vagues.

    Emmanuel, mon petit, reveilles toi....

    Mais tais toi donc, vieil imbécile, c'est pas l'moment répondit l'écho…

    Dr Gilles Bouquerel

  • Soutenons fermement le Professeur Raoult

    Le 19 mars 2020

    Je suis heureuse également de constater que le Professeur Raoult, scientifique reconnu, est entendu.
    Même si l'on doit respecter des procédures d'essai clinique, bien compréhensibles, j'espère vivement que nos autorité de tutelle laisserons leur frilosité de côté (et peut-être leurs partialités pour certain) et autoriserons les professionnels avertis à étendre au plus vite ce traitement s'il donne des résultats positifs dans les jours qui viennent.
    Face à l'urgence de la situation on ne peut peut-être pas se permettre une étude randomisée sur deux ans ! Enfin cela n'empêche pas de la faire mais il ne faut sans doute pas attendre son résultat…
    Je pense qu'il serait le premier à admettre les limites ou l'insuffisance du traitement si cela devait être le cas, en toute impartialité. Son professionnalisme n'est plus à prouver.
    Ce médicament est un médicament ancien, connu dont les effets secondaires sont également connus ne l'oublions pas.

    Pour conclure je pense qu'il est urgent que la communauté médicale soutienne haut et fort le Professeur Raoult dans la mesure ou, d'après ce que l'on peut lire, c'est le seul espoir tangible actuel avec le Remdesivir. Ensemble nous représentons une force de persuasion.

    Dr Catherine Champion

  • Antipaludéen journalistique

    Le 19 mars 2020

    Le premier qui a eu l'idée d'essayer la chloroquine est un génie inspiré, si ça marche vraiment.
    Il faudrait clarifier les noms à l'attention des journalistes qui mélangent la Nivaquine, vieil antipaludéen dépassé dont parlaient les chinois il y a quelques semaines, et le Plaquenil du Pr Raoult, produit normalement destiné aux polyarthrites rhumatoïdes.

    Comme dit Bouquerel pas la peine d'attendre deux ans la fin d'une grande étude incluant des milliers de morts, ou espérer la sortie lointaine d'un anticorps monoclonal à 1000€ par jour.
    Ces produits sont disponibles, alors entre rien et un petit quelque chose je ne comprends pas les hésitations.

    Dr Jean-Marie Malby

  • Essai clinique randomisé et SARS-CoV-2

    Le 19 mars 2020

    Pourquoi l'essai randomisé en cours (Remdésivir, Kalétra, Kalétra + interféron, soins habituels) ne comportait-t-il pas un 5 ème bras vers la Chloroquine? On connait mieux ses effets indésirables et son coût bien moindre que l'antiviral de Gilead. Y a-t-il des conflits d’intérêt avec ce laboratoire pour avoir privilégié le Remdésivir ?

    Dr Alain Siary

  • Précision @Dr Bouquerel

    Le 20 mars 2020

    Le Pr Raoult fait partie depuis le début du comité scientifique de suivi de la crise du coronavirus qui conseille le gouvernement. Il fait partie des 3 infectiologues du comité avec les Prs Malvy et Yazdanapanah.

    Dr Thierry Brock

  • Traiter pour 6 euros ça ne fait pas sérieux

    Le 21 mars 2020

    Lorsque le péril est majeur on teste tout avec un entourage scientifique.
    Avec l'Hydroxychloroquine + Azythromycine le coût est minime donc aucun intérêt pour les grands groupes pharmaceutiques qui préféreraient "fourguer" un antiviral ruineux pour la collectivité.
    Et puis traiter pour 6 euro ça ne fait pas sérieux et c'est à la portée de tous les médecins.
    L'hospitalo-centrisme pourrait en prendre un coup.

    Dr Jean Pierre Sapin

  • On attend quoi ?

    Le 21 mars 2020

    Compte-tenu du rapport bénéfice-risque (toujours par essence probabiliste), l'hydroxychloroquine n'étant pas pour autant que je sache un médicament hautement toxique (il a des effets indésirables, certes, mais le paracétamol aussi) devrait déjà être prescrit en attente de nouvelles données à toute personne porteuse symptomatique de plus de 40 ans.

    En effet, il faut se fonder sur la probabilité que les observations de l'équipe du Pr Raoult ne soient pas dues au hasard, quel qu'ait pu être le protocole utilisé, même ouvert et sur un petit nombre de patients.
    24 patients, ce n'est pas si petit que ça comme échantillon, et il y a des tests statistiques adaptés aux petits échantillons qui sont tout à fait pertinents. Certes il n'y a avait pas de groupe placebo, mais quelle que soit la puissance de l'effet placebo, celui-ci paraît peu susceptible de faire disparaître le virus dans les proportions observées.
    Bref, de mon point de vue, même si cette première observation nécessite des confirmations rigoureuses, elle justifierait une application immédiate du traitement dans l'attente de leurs résultats.
    Demandez au Pr Raoult, si lui-même présente des signes sérieux de COVID-19, s'il prendra de l'hydroxychloroquine ou s'il préfèrera attendre les études de confirmation. Quant à moi, je sais bien ce que je ferai si je suis atteint. Et vous, chers collègues ?

    Dr JP Huisman



  • Pourquoi ne pas traiter systématiquement?

    Le 21 mars 2020

    Quels seraient les risques pour les patients symptomatiques d'être systématiquement traités par l'association Hydroxychloroquine + Azythromycine ?

    Dr Corinne Roehrig Saoudi

  • Traiter pour 6 euros ça ne fait pas sérieux

    Le 21 mars 2020

    Et un de plus... Merci Mr. SAPIN...
    Je n’avais pas pris les gants, et la tournure de phrase qu’il aurait fallu pour exprimer la même chose dès le début de ce débat... Du coup ma réflexion a eu doit à la censure...
    Voir peut-être aux pressions...?
    Ou peut-être aux conflits d’intérêt...?

    Daniel Joseph Naudar, IDE Retraité Polymédicalisé

  • L'avocat du diable

    Le 21 mars 2020

    Bien que pas forcément opposé à l'idée choloroquine, je m'interroge sur l'interet de dire officiellement "la chloroquine est efficace et pas chère" pour une maladie qui reste tout de meme à 80 % bénigne.

    Le risque d'automédication est énorme, le risque de surprescription aussi. La pression sociétale va être telle qu'on va mettre sous plaquenil toutes les rhinites, anosmies, fatigue chronique, etc...

    Dans ces conditions, ça va faire beaucoup, beaucoup de prescriptions de plaquenil, probablement plus de 10 millions en France.
    Quelqu'un peut m'assurer qu'aucun trouble de conduction cardiaque, myocardiopathie ne va survenir ? Surement pas, c'est quand les échantillons augmentent à ce point qu'on voit apparaitre les accidents graves.

    Bref, il ne faut pas mélanger les choses : les médecins doivent faire le job (en particulier soigner les gens avec des produits certifiés), les chercheurs doivent faire leur job (en particulier signaler que la chloroquine est une piste sérieuse), les épidemiologistes doivent faire le leur (en particulier décider ou pas si ça vaut le coup de jouer la carte chloroquine maintenant).

    Le problème des médecins (nous...) c'est que nous avons UN patient en face de nous et que nous voulons le guérir LUI. La plupart d'entre nous n'a aucune notion d'épidémiologie (moi y compris..).

    Dr E Orvain

  • Oui mais...

    Le 22 mars 2020

    Je dirai à E Orvain qu'évidemment il faut éviter une consommation débridée d'hydroxychloroquine.
    Ce médicament ne se délivre que sur prescription. Seules en ont en leur possession les personnes traitées pour une PR ou un LEAD. Le risque d'automédication est faible.
    D'ailleurs si des andouilles décident de s'auto-médiquer avec ça ou autre chose et en subissent les conséquences, je dirai que c'est leur problème.

    Quand à nous, nous savons tous j'imagine poser un diagnostic, prescrire un médicament dans ses indications et en respecter les contre-indications, c'est un peu notre métier, non ?
    La gravité du COVID-19 serait de l'ordre de 85%, sa létalité autour de 2%, le risque d'effet indésirable sérieux de l'hydroxychloroquine est bien moindre (évidemment il ne faut pas l'associer avec par exemple de l'amiodarone, mais c'est élémentaire mon cher Watson !).

    Évidemment il peut y avoir des doutes sur un diagnostic, mais comme nous sommes dramatiquement dépourvus de tests, il faut bien prescrire sur des bases probabilistes.

    Je repose la question : vous vous réveillez demain matin avec 39°C de fièvre, sans autre signe. Vous avez du Plaquenil dans vos tiroirs. Vous en prenez ou pas ?
    En ce qui me concerne, la réponse me paraît évidente. Elle changera peut-être (ou pas) en fonction des résultats des études en cours, mais comme pour l'instant on ne les a pas...

    Dr JP Huisman

  • Souvenir des tropiques

    Le 22 mars 2020

    Dans les années 1950 Lorsque nous nous rendions dans les colonies (Madagascar, Afrique, Guyanes) il nous fallait prendre notre comprimé de Quinine 8 jours avant le départ et ensuite tous les jours sauf le dimanche et ce pendant tout notre séjour...

    Puis des années après sous officier du service de santé des armées en Guyane Française nous distribuons à tous les personnels des officiers, aux appelés leurs comprimés de Nivaquine en prévention pendant tout leur séjour... Aujourd’hui lorsque j’entends cette polémique à propos d’effets secondaires pas bien connus et autres arguments fallacieux, je me pose la question : à qui profite le crime ?

    Daniel Joseph Naudar, IDE retraité, polymédicalisé

  • Effets secondaires ophtalmologiques

    Le 22 mars 2020

    Je n'ai pas retrouvé à quelle posologie a été prescrit le Plaquenil par l'équipe du Pr Raoult. Je veux juste rajouter un modeste petit détail quant aux effets secondaires du produit au niveau oculaire. Ils ne surviennent -et en fait très rarement- qu'au bout d'un traitement prolongé de plusieurs années. Il n'y aurait donc aucun risque à le prescrire quelques semaines en ce qui concerne le versant ophtalmologique.

    Dr JF Poulignier, ophtalmo

  • PCR pour quel Coronavirus ?

    Le 22 mars 2020

    Suite à l’interview de Pr Raoult, expliquant que sur les quatre patients décédés en réanimation porteurs du Covid-19 seulement un était porteur du Covid-19 « chinois » le pauvre généraliste que je suis, sous instruit en technique de laboratoire, se demande si cette recherche est effectuée à chaque prélèvement positif et si l’on peut disposer de ses résultats ?
    Merci de transmettre ma question à la communauté.

    Dr S. Margoux

  • Biais de sélection ?

    Le 22 mars 2020

    Mon seul bémol, et je ne suis qu'un petit généraliste qui souhaitait déplaquer dans quelques mois, est : est ce que les sujets sont les mêmes dans les deux groupes? N y a t-il pas un biais de sélection des patients au départ ? En effet, le Pr Raoult a la chance dans son institut de tester tout le monde (tout ceux qui viennent à son institut) et il a même en chambre d'hospitalisation des gens pas très malades (cf la Provence de cette semaine) alors qu'en région PACA, on n'arrive pas à avoir de tests sauf pour des malades déjà bien touchés...on m'a refusé des dosages pourtant indiqués...
    Donc si on compare une charge virale au sixième jour d'un sujet malade ou d'un sujet juste COVID +, je suppose qu'il est normal de trouver une différence ...sincèrement, j’espère avoir tort, de tout mon coeur...mais la lecture critique, c'est ça...Je suppose que les scientifiques qui ont eu accès à intégralité de l'étude auraient relevè ce biais si j'avais raison...et enfin, espérons que amélioration bio se traduise par une amélioration de la morbi-mortalité.

    Dr Marc Castaner

  • Protocole du Pr Didier Raoult

    Le 23 mars 2020

    Tout cela est bien beau, mais quel est il exactement ce protocole: posologie et durée de traitement ?

    Dr Dominique Genoud

  • Perdus de vue ou échec ?

    Le 23 mars 2020

    Dans l'étude du Pr Raoult il y a du côté des patients traités trois qui ont eu besoin de la réanimation et un décès. Ces 4 sont calculés comme perdus de vue parce que le point de calcul implique que les patients atteignent J6.
    C'est un peu fort de café parce qu'on ne s'explique pas que la réa n'autorise pas la réalisation quotidienne des tests nasopharyngés et rectaux. Quand au décédé c'est un Evénement Indésirable Grave quand on est dans une étude régie par un vrai CPP.

    Quand au groupe témoin constitué des refusants. ... il n'autorise pas la réalisation quotidienne des tests et c'est une bidouille expliquée sous le tableau qui défini les positifs sur une sorte d'interpolation.
    Si le texte avait été vraiment relu par des reviewers il n'y resterait pas deux fautes d'orthographe ("data not show" et une autre plus haut).
    Et le poids de la PCR oropharyngée à J6 sur les reste de la maladie... reste à faire.

    Ce qui peut arriver de mieux à cette molécule, désormais à risque de rupture de stock, c'est qu'on utilise ce qui en est disponible pour en tirer une vraie étude qui pourrait décider un industriel à risquer son entreprise dans une production en masse.

    Didier Marc Poisson

  • Public-Privé

    Le 23 mars 2020

    L'INSERM déficient à plus d'un titre (argent, compétences ?), a obtenu l'éviction des instituts "public-privé" à l'hôpital public. Avec des moyens venus du privé, le public obtenait des résultats, insoutenable. Un des derniers privilégiés a été le Pr Raoult, tant mieux pour nous et c'est pour cela qu'on ne veut pas l'entendre.

    Des fois qu'il ait raison… contre la HAS qui a interdit aux "moutons noirs de la médecine" de prescrire hors AMM, même en cas de nécessité.
    S'il reste des médecins au cerveau ouvert, prescrivez ce que VOTRE expérience vous oblige de faire, vos malades guéris défendront votre liberté.

    F. Carre, Pharmacien

  • Force majeure @ Dr Brock

    Le 23 mars 2020

    Il fait partie du comité scientifique vu qu'il est une sommité mondiale du domaine, mais je crains qu'il ne croie guère au centralisme démocratique. On peut appeler ça de la mégalomanie, de la psycho ou sociopathie. Peut être de l'indépendance, une certaine idée de la médecine.
    Face à un dogme majoritaire, attendons la gravité puis réanimons, il oppose une autre vision de politique globale de gestion de la crise. Il devrait se mêler de ce qui le regarde. Mais il croit justement que ça le regarde, car il ne sait pas rester à sa place, ce qui est une qualité trop rare.
    Une personnalité, mais qui ne se plie pas au dogme administratif faisons comme il est plus simple de faire.
    A-t-il raison ? Je ne le sais pas.
    Mais il existe, en matière de médecine des cas de force majeure où il faut peut-être faire plus confiance à un ludion atypique qu'à un ponte dans les clous. Enfin son caractère m'est sympathique, je n'y puis rien.
    De surcroît, l'idée que quelqu'un ait une idée médicale (diagnostiquer et traiter chaque infecté) peut rassurer.
    Ma femme, 71 ans, tousse, léger fébricule, fatigue...
    Ne rien savoir, ne rien faire, attendre le stade de l'intubation, suis-je rassuré à votre sens, et les millions d'envirés potentiels ou putatifs, le sont-ils, croient-ils que la grande ombre tutélaire des hauteurs lointaines de la République en leurs palais veille sur eux ?

  • Affirmations hélas bien légères

    Le 24 mars 2020

    Le Confrère Raoult ne dit pas sur quels prélèvements sont pratiqués ses PCR. L'écouvillonage nasal semble manquer souvent sa cible.
    Le virus est aussi souvent détectable dans les selles (presque pas dans le sang).
    Marseille tient-elle compte de ces notions?
    Les affirmations semblent hélas bien légères pour être "balancées" avec fracas dans les médias.

    Dr Charles Kariger

  • Vous avez dit :"débat médical ?"

    Le 28 mars 2020

    Professionnel de santé retraité, j'ai connu, au cours de mes 50 ans de pratique, des débats médicaux d'un meilleur niveau et restant beaucoup plus proches du principe directeur "E.B.M.".

    J'espérais trouver dans ce débat, sur des sites médicaux dédiés, des échanges plus enrichissants, nourris de vrais arguments scientifiques. J'en ai vu, certes, des amorces, vite submergées par des échanges dignes des pages de FB version Mme Michu, où se côtoient les croyances irrationnelles, les jugements péremptoires à l'emporte-pièce, les condamnations sans procès, bref d'un niveau comparable à ce qui emplissait les écrans de BFMTV pendant les "Gilets jaunes days".

    Dommage! J'espérais apprendre davantage de choses et continuer d'enrichir mes connaissances de notions résolument scientifiques, non pas dans leur complexité mais dans leur exposé. Je retrouve, en pire, la hargne et la violence qui prévalait dans l'"héroïque" combat lancé contre l'homéopathie, combat subalterne et inutile, le seul objectif d'intérêt, dans ce domaine étant de repérer les vrais charlatans capables de détourner des patients de traitements importants en leur enlevant une chance de résultat...Et de les sanctionner en les sortant du paysage. L'homéopathie "du quotidien" a toujours vécu en bonne intelligence avec la médecine qui, déjà submergée et en sous-effectif, s'en souciait peu.

    Au total, donc, à quelques exceptions près, débat Affligeant.

    H.Tilly (IDE, MKDE)

  • On devrait savoir

    Le 28 mars 2020

    Si ça marche en 5 jours, ça devrait se savoir ...en 5 jours...chez tous les patients qui en ont reçu depuis ...plus de 5 jours. Or tous les jours on nous parle d'une étude faite il y a 2 mois bientôt.
    Et tous les jours depuis un mois au moins des patients reçoivent de la chloroquine dans les hôpitaux (Strasbourg j'en suis certain). Alors si ça marche en 5 jours ça devrait se savoir....
    Pourquoi on ne nous dit pas ?

    Dr Marc Blum

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