
Un défibrillateur descend du ciel pour éviter d'y monter
Talentueux ingénieur belge de 23 ans, Alec Momont a d’autres ambitions pour les drones que la lutte contre la fraude et se concentre notamment sur leur utilisation médicale, un domaine qui intéresse d’ailleurs de longue date de nombreux experts. C’est ainsi qu’Alec Momont a mis au point le premier prototype de drone ambulance, qui a été présenté cette semaine aux Pays Bas. L’appareil, composé de six hélices, dont la structure est en fibres de carbone, peut transporter une charge de quatre kilos à une vitesse de 100 kilomètres heure. Dans la vidéo de présentation d’Alec Momont, le drone est mis en scène pour acheminer le plus rapidement possible un défibrillateur externe vers une victime d’un arrêt cardiaque. Premier avantage (théorique) : après l’alerte, l’appareil peut prendre son envol immédiatement et atteindre de façon totalement autonome le patient, grâce à un système de géolocalisation. Second avantage : en acheminant le défibrillateur, il pallie l’absence d’installations de ce type dans de très nombreux endroits (notamment en France…). Plus encore, le drone peut, après s’être posé, mettre les personnes sur place en contact avec des personnels médicaux, qui à distance sauront guider les proches dans l’utilisation, pas toujours intuitive, du défibrillateur. Outre le transport très rapide d’un défibrillateur, Alec Momont a déjà envisagé d’autres utilisations : faire parvenir un masque à oxygène à une victime d’incendie très difficile d’accès ou encore apporter une dose d’insuline à un patient diabétique en présentant un besoin urgent.Une drone d'ambulance
Alec Momont est convaincu que son drone "ambulance" pourrait, dans le cas des arrêts cardiaques sur la voie publique, permettre de multiplier par dix les chances de survie. Aussi, aspire-t-il au développement d’un réseau de drones de ce type aux Pays-Bas. Il aurait déjà séduit plusieurs services d’urgences néerlandais qui n’ont pas caché leur curiosité et leur intérêt pour ce dispositif, qui a par ailleurs pour avantage de ne pas être associé à un coût excessif, puisque chaque drone pourrait être fabriqué pour moins de 15 000 euros. La Fondation néerlandaise du cœur a également chaleureusement salué cette initiative. Voilà qui devrait permettre de la faire décoller.Aurélie Haroche