Globalement ces études ont montré de façon tout à fait convaincante que le pronostic était meilleur pour les tumeurs du côlon gauche que pour les tumeurs du côlon droit. Au bémol près que ces résultats émanent majoritairement d'analyses d'études cliniques, lesquelles comme chacun le sait ne sont pas forcément représentatives de la pratique clinique journalière, ce qu'il est désormais convenu d'appeler la vraie vie.
Sur cette base, une équipe anversoise a entrepris de vérifier
l'existence de cette différence et d'évaluer sa magnitude au sein
de la population belge en se servant des données du registre belge
du cancer dans lequel sans aucune sélection sont répertoriées les
données concernant les caractéristiques des patients et des tumeurs
pour tous les cas de cancer nouvellement diagnostiqués.
L'analyse a porté sur les 93.011 patients diagnostiqués entre
2004 et 2015, avec un sous-effectif aléatoire de 1.035 cas
métastatiques diagnostiqués en 2014 au sein duquel a été recherché
l'influence du statut mutationnel BRAF, KRAS et
NRAS.
La population globale se compose de 55% d'hommes et 45% de
femmes, âgés dont près de 60% avait 70 ans ou plus au moment du
diagnostic dont 26% d'octogénaires. Il y avait 27.863 cas de cancer
colique droit, 35.815 cas de cancer colique gauche, 27.359 cas le
cancer du rectum et 1.974 patients avaient avec une lésion
chevauchant les limites ou une localisation tumorale non
rapportée.
Une analyse plus détaillée montre cependant que cela n'est pas
toujours vrai et il existe des cas où la survie est meilleure pour
les cancers du côlon droit. Il s'agit des cancers de stade I, III
et IV se développant plus particulièrement chez les hommes de 80
ans et plus.
L'analyse confirme que le statut mutationnel BRAF a un impact
significatif sur la survie, mais en revanche il ne modifie pas
l'effet de la localisation du cancer sur la survie. Dans la
population étudiée, le statut mutationnel KRAS et
NRAS n'avait pas d'influence significative sur le pronostic
et ne modifiait pas l'effet de la localisation du cancer sur la
survie.
Au final, globalement confirmation dans la population tout
venant de ce qui est constaté dans les études, mise en évidence que
certains sous-groupes de cancer du côlon droit peuvent avoir un
meilleur pronostic que des cancers du côlon gauche et démonstration
que l'impact pronostique de la localisation tumorale est modulé par
l'âge et le stade tumoral.
Dr Jean-Claude Lemaire