En endoscopie digestive, les appareils peuvent être équipés d’une fonction Narrow Band Imaging (NBI). Cette technique améliore la visualisation de néo-vaisseaux et de l’architecture muqueuse, par une image plus contrastée. Mais cette fonction améliore-t-elle le dépistage des cancers coliques ?
Une étude randomisée a sélectionné 215 patients, âgés de 50 à 69 ans, chez qui un dépistage systématique du cancer du colon avait révélé l’existence d’un saignement occulte. Les patients ont été répartis en deux groupes, l’un bénéficiant d’une coloscopie en lumière blanche classique, l’autre d’une coloscopie avec NBI. Les caractéristiques des 2 groupes étaient les mêmes en ce qui concerne les particularités démographiques, la technique de la préparation colique et la durée de l’examen.
Les coloscopies en lumière blanche ont dépisté la présence d’au
moins un adénome chez 72 patients (67,2 %), versus 71 (65,5 %) pour
les coloscopies avec NBI. Quarante six adénomes « avancés » ont été
mis en évidence par la lumière blanche (40,2 % des lésions), contre
50 par la NBI (46,3 %).
C’est le type de lésions dépistées qui fait la différence entre les
deux techniques. La coloscopie avec NBI permet en effet de mieux
visualiser les lésions planes. Dans cette étude, 31 adénomes plans
ont été trouvées lors des coloscopies avec NBI (21,2 %), contre 18
avec la lumière blanche (10,7 %).
Si les deux techniques semblent équivalentes pour le nombre total d’adénomes dépistés, la technique avec NBI paraît donc plus performante pour le dépistage des adénomes plans. Cette caractéristique pourrait s’avérer intéressante, les lésions planes ayant un plus fort potentiel de malignité que les lésions polypoïdes.
Dr Roseline Péluchon