San Francisco, le samedi 16 avril 2016 – Les responsables
internationaux de la santé publique aiment à rappeler à quel point
la lutte contre la plupart des fléaux qui touchent les pays pauvres
est simple et peu coûteuse. Les efforts réalisés ces dernières
décennies le confirment d’ailleurs : en 25 ans, la mortalité
infantile a ainsi été divisée par deux. Cependant, en 2015, six
millions d’enfants mourraient avant d’avoir fêté leur cinquième
anniversaire, tandis que 300 000 femmes mourraient en accouchant ou
durant leur grossesse. Pour endiguer ce phénomène, les mesures à
mettre en place sont connues et peuvent être facilement déployées
dans les centres de proximité : traitement des diarrhées et du
paludisme, amélioration de la nutrition et des soins pré et post
natals ou encore accès renforcé à la contraception. Par ailleurs,
elles sont peu coûteuses. Dans une étude publiée par l’ONU dans le
Lancet et présentée à San Francisco la semaine dernière, Robert
Black et son équipe de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public
Health ont calculé que 4,70 dollars par personne et par an
suffiraient pour sauver quatre millions de vie, soit 1,5 millions
de nouveau-nés, 1,5 millions de jeunes enfants, 850 000 enfants
mort-nés et 149 000 mères. Si ce montant apparaît effectivement
faible dans nos sociétés riches et si dans certains pays en voie de
développement la dépense pourrait effectivement ne pas être
insurmontable, son déploiement dans des sociétés souvent marquées
par la corruption connaît encore quelques obstacles.
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