
Les dispositifs d’assistance ventriculaire gauche ont
significativement amélioré la survie des patients atteints
d’insuffisance cardiaque terminale. Au cours des 10 dernières
années, des avancées techniques ont eu lieu et les complications
hémorragiques et thrombotiques ont diminué. En revanche, les
complications infectieuses restent un facteur important de
morbidité et de mortalité.
Rappelons que 3 catégories d’infections associées aux
dispositifs d’assistance ventriculaire gauche sont identifiées :
les infections spécifiques aux dispositifs (pompe, canule, poche,
câble d’alimentation) ; les infections en relation avec le
dispositif (endocardite infectieuse, bactériémie, médiastinite) ;
infections non directement liées au dispositif (infections
respiratoires basses, infections urinaires, à C. difficile
ou autres).
L’ID Week offrait l’opportunité à une équipe états-unienne de
présenter les résultats d’une étude destinée à évaluer l’incidence
et les facteurs de risque d’infection associée aux dispositifs
d’assistance ventriculaire gauche.
Cartographie des infections cliniquement significatives
Pendant cette période, 134 patients, soit 56 %, ont présenté
une infection cliniquement significative, survenue au cours de
l’hospitalisation initiale pour 44 d’entre eux. L’infection est
spécifique au dispositif dans 31,3 % des cas, relative à celui-ci
dans 31,3 % des cas, et sans rapport avec celui-ci dans 37,4 % des
cas. Les infections spécifiques sont dans la presque totalité des
cas (95 %) des infections du câble de transmission, alors que les
infections relatives sont des bactériémies dans 98 % des cas. En ce
qui concerne les infections sans rapport avec le dispositif, il
s’agit 2 fois sur 3 d’une infection respiratoire basse, urinaire ou
à C. difficile. Le délai médian d’apparition de l’infection
est de 5 mois, mais 32,8 % des infections apparaissent au cours de
l’hospitalisation initiale, particulièrement quand il s’agit
d’infection sans lien avec le dispositif.
L’infection peut être unique (58,2 %), ou récidiver à une ou
plusieurs reprises. Dans cette cohorte 6 patients ont présenté une
rechute de leur infection initiale alors qu’ils étaient encore sous
antibiotiques. Finalement 42,5 % des patients infectés sont
décédés, en comparaison de 31 % dans le groupe des patients sans
infection.
Dr Roseline Péluchon