Près de 20 % de la population de nos régions tempérées souffrent d’allergie, avec un impact socio-économique certain. L’efficacité de l’immunothérapie allergénique est basée sur des essais cliniques contrôlés et randomisés au début ou au pic de la saison pollinique. Pour déterminer ces périodes, l’exposition aux pollens est mesurée grâce à des capteurs volumétriques de type Hirst permettant d’obtenir des concentrations en pollens/m3 d’air/jour.
Dans le « Guideline on the Clinical Development of Products for Specific Immunotherapy for the Treatment of Allergic Diseases » de l’EMA (European Medicines Agency), il est recommandé d’avoir dans les protocoles d’études une définition claire des quantités minimum de pollens à atteindre pour définir une période d’évaluation. Cependant, à ce jour, les critères pour définir une saison pollinique diffèrent dans chaque pays. D’où l’intérêt de la démarche d’un groupe de travail de l’European Academy of Allergy and Clinical Immunology (EAACI), en collaboration avec des aérobiologistes, qui a fait une synthèse des définitions pour standardiser ces valeurs à un niveau européen et les utiliser dans les futurs protocoles.
Parmi d’autres, le mode de travail français, précisé par Michel Thibaudon (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) a retenu l’attention. En particulier, nos critères pour définir les saisons polliniques des bétulacées et des cupressacées d’une part, et des pollens de graminées et d’ambroisie, d’autre part, sont les suivants.
Pour les bétulacées (bouleau, charme, noisetier, aulne) et les cupressacées (cyprès, thuya, genévrier) :
– début de saison : 1er jour d’une série de 5 (sur une période
de 7 jours consécutifs) avec un minimum de 10 grains/m3/24h et une
somme d’au moins 100 grains ;
– fin de saison : dernier jour d’une série de 5 (sur une période de
7 jours consécutifs) avec un minimum de 10 grains/m3/24h et une
somme d’au moins 100 grains ;
– période de pic pollinique : débute le 1er jour ayant au moins 100
grains/m3/24h et se termine le 1er jour de 3 jours consécutifs avec
moins de 100 grains/m3/24h.
Pour les pollens de graminées et d’ambroisie :
– début de saison : 1er jour d’une série de 5 (sur une période
de 7 jours consécutifs) avec un minimum de 3 grains/m3/24h et une
somme d’au moins 30 grains ;
– fin de saison : dernier jour d’une série de 5 (sur une période de
7 jours consécutifs) avec un minimum de 3 grains/m3/24h et une
somme d’au moins 30 grains ;
– période de pic pollinique : début le 1er jour ayant au moins 50
grains/m3/24h et se termine le 1er jour de 3 jours consécutifs avec
moins de 50 grains/m3/24h.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.lespollens.fr
Dr Dominique-Jean Bouilliez