
L’exercice, première mesure non-pharmacologique
L’activité physique est le premier traitement recommandé, même s’il n’est pas toujours bien accepté, ce qui implique d’expliquer au patient qu’il agit autant sur la douleur que sur la fatigue, le sommeil et l’humeur. Idéalement, l’on proposera des exercices de renforcement musculaire qui pourront être accompagnés de techniques de relaxation (yoga, tai-chi, …). L’intensité de l’effort sera graduelle et progressive de manière à obtenir des séances de 30 à 60 minutes alternant exercices de musculation et aérobiques. Cependant, tous les protocoles sont bons à partir du moment où ils conduisent à une pratique régulière et contrôlée.L’efficacité de l’exercice physique sera favorisée par son association avec les thérapies cognitivo-comportementales, surtout en cas de douleur importante, de peur du mouvement ou de fatigue.
Les mesures pharmacologiques
Une toute récente méta-analyse en réseau (Farag, JAMA Network Open 2022) a montré que de tous les traitements reconnus par la FDA, l’amitriptyline est celui qui offre la meilleure prise en charge du sommeil, de la fatigue et de la qualité de vie, tandis que la duloxétine offre une plus grande efficacité sur la douleur et la dépression. La même analyse montrait aussi que l’amitriptyline offre la meilleure acceptation de la part du patient. Quant à l’association de plusieurs médicaments entre eux, la littérature est trop peu explicite pour exprimer un avis. Elles seront donc toujours le fruit d’une discussion circonstanciée avec le patient. En revanche, combiner les mesures pharmacologiques aux mesures non-pharmacologiques est indispensable.La réalité virtuelle au secours de la fibromyalgie ?
Fibromyalgie et polyarthrite rhumatoïde peuvent être
associées. En cas de polyarthrite rhumatoïde, la présence d’une
fibromyalgie augmente la gravité de la maladie et réduit
l'efficacité des anti-TNF. Il faudra donc veiller chez ces patients
à titrer attentivement cette classe thérapeutique pour obtenir
l’effet escompté. Enfin, la recherche n’est pas sans ressources,
conclut Gary Macfarlane en faisant état notamment d’une
méta-analyse récente qui souligne l’intérêt de la réalité virtuelle
pour accompagner les patients souffrant de douleurs chroniques,
particulièrement les femmes.
Dr Dominique-Jean Bouilliez