Avant d’affirmer que la dermatite atopique est résistante au traitement, il faut s’assurer du diagnostic et de l’adhésion thérapeutique.
Il faut ainsi envisager la possibilité d’une allergie de contact (patch-tests cutanés) mais aussi d’un lymphome cutané ou d’une autre pathologie dermatologique.
Une fois le diagnostic certain, l’éducation thérapeutique du patient ou de ses parents est indispensable. L’information écrite et la participation à une école de la dermatite atopique sont utiles particulièrement dans la lutte contre la corticophobie.
Le traitement ne doit pas seulement être administré pendant les poussées. Une fois la rémission complète obtenue, un traitement de maintenance adapté à la sévérité de la pathologie présentée doit être mis en place.
La prise en charge doit être la plus simple possible pour éviter les échecs : un émollient plus un corticoïde local ou un inhibiteur de la calcineurine. Ces 2 immunosuppresseurs ne doivent pas être prescrits simultanément sous peine d’additionner les effets secondaires sans aucune amélioration sur l’efficacité thérapeutique.
Le traitement permettant un bon contrôle de la maladie sera poursuivi sur le long terme.
En cas d’échec, une hospitalisation d’une semaine peut être utile. Le traitement sera appliqué par le personnel soignant et l’efficacité de la prise en charge évaluée.
C’est seulement au terme d’une résistance prouvée à ces mesures que la dermatite atopique sera considérée comme incontrôlée et pourra bénéficier d’un traitement systémique
La ciclosporine A, à la dose de 2,5 à 5 mg/kg/j est ainsi indiquée dans le traitement de la dermatite atopique sévère de l’adulte lorsque les traitements classiques ont échoués et peut être prescrite pendant 1 an. C’est le seul traitement de deuxième intention ayant une AMM dans cette indication.
Le traitement peut être poursuivi au-delà d’une année dans certains cas.
L’azathioprine (100mg/j) peut être prescrite en 2ème ligne puis le méthotrexate (15 mg/semaine) et le mycophénolate mofétil (1-2g/j) en 3ème ligne.
L’utilisation d’anti-interleukine 4 pourrait être envisageable dans l’avenir.
Les antiIg-E (omalizumab) sont peu efficaces dans la dermatite atopique.
Dr Geneviève Démonet