Comment (vite) diagnostiquer une SA ?

Le délai pour poser le diagnostic de spondylarthrite ankylosante (SA) serait de 5 à 10 ans…Et tout peut commencer par une arthrite périphérique.

Les arthrites périphériques se distinguent en  plusieurs sous groupes : les arthrites réactives (à Chlamydia par exemple), associées au psoriasis, à la maladie de Crohn, indifférenciée, et enfin la SA. Toutes partagent des manifestations cliniques communes. Et l’enjeu est ici bien sûr de poser rapidement un diagnostic de SA, pour donner au patient la chance d’une prise en charge adaptée.

Des critères diagnostiques ont été proposés tour à tour  par l’European SPA Study Group (ESSG) et par Armor respectivement sur 403 et 250 patients, ces deux populations n’étant du reste pas tout à fait comparables.  Il est évident, qu’en l’absence d’imagerie spécifique et de marqueur biologique (pas d’auto-anticorps), le diagnostic de SA n’est établi que sur un « faisceau d’arguments » : combinaison de manifestations cliniques, histoire de la maladie,  prédisposition génétique, antécédents, exclusion des autres diagnostics. Encore faut-il distinguer les éléments les plus signifiants.

L’étude l’ASAS (AS Assessment Study) s’est basée sur les symptômes prédominants dans la SA en observant 156 patients avec SA confirmée et 30 sans SA (1).

Elle a montré que les dactylites et les enthésites (en particulier au talon et au niveau de la paroi thoracique antérieure) sont clairement plus fréquentes dans la SA, ainsi que dans une moindre mesure les lésions de psoriasis, les infections, les antécédents familiaux, la positivité de l’HLA B27, et la présence d’une sacro-iliite à la radio et à l’IRM. A partir de ces constatations, il a été proposé  de faire reposer le diagnostic de SA sur les critères suivants : un signe d’appel : arthrite ou dactylite ou enthésite associé à au moins un autre critère complémentaire (psoriasis, maladie infectieuse récente, uvéite, maladie inflammatoire intestinale, HLA B27, sacro-iliite à la radio ou l’IRM) ou à deux autres signes complémentaires (arthrite, enthésite, dactylite, maladie inflammatoire intestinale, lombalgie inflammatoire, antécédents familiaux de SA).

Appliqués au diagnostic précoce de SA, les critères ESSG et Armor ont une haute spécificité mais une faible sensibilité. Ceux de l’ASAS apparaissent avoir une meilleur sensibilité.

Mais évoquer une SA possible devant une lombalgie est également problématique (2). La chronicité de la lombalgie, l’âge inférieur à 45 ans, la positivité de l’HLA B27, le caractère inflammatoire de la douleur, et une sacro-iliite à l’imagerie semblent les meilleurs indicateurs en pratique courante.

Dr Marie-Line Barbet

Références
1) Rudwaleit M: How to diagnose peripheral spondyloarthritis early ?
2) Rudwaleit M: Early referral recommendations for axial spondyloarthritis. Evaluation of two screening strategies.
EULAR/European League Against Rheumatism 2010 (Rome): 16-19 juin 2010.

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