Décrit en 2004 par Hausermann et coll., le SDRIFE ou
Symmetrical drug-related intertriginous and flexural
exanthema a fait peu parler de lui avec moins de 100 cas
publiés dans la littérature en 15 ans. C’est pourquoi l’équipe de
Tenon a repris les caractéristiques cliniques et biologiques de 20
cas de SDRIFE observés dans deux centres pour les exposer sur un
poster aux JDP. SI jamais vous en croisez un…
Cette étude rétrospective a donc concerné tous les patients
chez lesquels un diagnostic de SDRIFE a été posé dans ces deux
centres entre 2006 et 2018 selon les critères de Hausermann et
coll. Ces 10 hommes et 10 femmes, d’un âge médian de 58 ans,
présentaient un intertrigo maculeux plus ou moins papuleux avec
parfois des vésicules ou même des pustules touchant en moyenne 5
plis de flexion de manière symétrique : inguinaux dans 100 % des
cas, axillaires dans 80 % des cas, fessiers (70 %), sous mammaires
(45 %), cervicaux (40 %), abdominaux (35 %). Biologiquement, on
constatait une lymphopénie modérée dans 60 % des cas et une
élévation des enzymes hépatiques à moins de 3 fois la normale dans
20 % des cas. La CRP était élevée pour un peu plus de la moitié des
patients.
Les tests cutanés réalisés chez 16 patients n’ont été positifs
que dans trois cas (19 %) en patch test et dans deux cas (sur 11)
en tests intradermiques à lecture retardée (27 %). Les prick tests
à lecture retardée faits chez 12 patients étaient tous
négatifs. Les tests de provocation pratiqués chez 9 patients
ont tous été positifs sans entraîner de réactions
sévères.
Le médicament responsable était un antibiotique dans 11 cas
sur 20 (amoxicilline dans 4 cas). Un produit de contraste iodé a
été incriminé dans 5 cas.
Il est à noter que les manifestations cutanées se sont
produites rapidement après l’exposition (24 heures) et que la
guérison a été rapide en 1 à 7 jours.
Voici donc le SDRIFE, toxidermie apparemment assez peu sévère
caractérisée par une faible sensibilité des tests cutanés et où la
réintroduction de l’agent coupable ne semble pas engendrer de
complications redoutables.
Dr Marie-Line Barbet