
Paris, le samedi 8 juin 2013 – Parmi les adeptes de la blogosphère, les jeunes mamans forment une communauté particulière. A longueur de sites, elles évoquent, avec plus ou moins de verve, les progrès de leurs touts petits, leurs débats cornéliens (allaitement ou lait maternisé ? porte bébé ou écharpe ?) et leurs priorités éducatives. Dans cette large panoplie de posts, la question de l’accouchement n’est pas si fréquemment abordée. Deux cas de figure offrent un panorama assez fidèle de la représentation du moment de la naissance sur les blogs de « maman » : soit il a été marqué par de graves complications et il est très largement décrit (notamment pour fustiger d’éventuelles erreurs médicales !), soit il s’est passé normalement et il est passé sous silence ; la très grande majorité des blogueuses appartenant heureusement à cette seconde catégorie.
Les sages femmes en ont majoritairement fait l’expérience
Mais voilà que la journaliste Emma Defaud, auteur d’œuvres impérissables aux titres aussi évocateurs que « Mauvaises mères, la vérité sur le premier bébé » (paru en 2008) se décide à aborder le sujet sous un angle assez inattendu : l’orgasme pendant l’accouchement. Cette « vieille marotte » selon son expression vient en effet d’être remise au goût du jour par la publication en mai dans la revue Sexologies d’une étude du psychologue français Thierry Postel. Une centaine de sages-femmes (sur 956 sollicitées) ont accepté de répondre à ses questions portant sur 206 000 accouchements. Il est apparu tout d’abord que la possibilité de connaître un orgasme durant l’accouchement était connue de 85 % de ces professionnelles. En outre, la majorité de ces praticiennes affirme avoir déjà observé des manifestations de plaisir (autre qu’affectif) chez leurs parturientes, puisque seules 31 % n’ont jamais relevé de cas. Surtout, l’analyse de leurs réponses permet de conclure que « dans 668 cas (…), les femmes ont ressenti du plaisir, soit un pourcentage de 0,3 % » résume Emma Defaud. L’article de Thierry Postel est par ailleurs accompagné du témoignage de neuf femmes, dont le point commun est de ne pas avoir bénéficié de péridurale.
A l’italienne
C’est la production d’ocytocine par certaines femmes durant
l’accouchement qui pourrait expliquer ce phénomène. L’explication
que propose le docteur Christiane Northrup interrogée par le Daily
Mail et citée par Emma Defaud est plus pragmatique : « Quand le
bébé descend, souvenez-vous, il passe par le même endroit que quand
quelque chose entre (un pénis dans le vagin donne souvent un
orgasme) ». Ne pouvant laisser passer cette «
hilarante » déclaration, Emma Defaud donne par ailleurs à
ses lecteurs (trices) quelques astuces pour celles qui voudraient
tenter « l’orgasmic birth ». Eviter la péridurale donc,
avoir une relation sexuelle très peu de temps avant l’accouchement
(ce que l’on appellerait selon Emma Defaud la méthode «
italienne »), « se relaxer et faire des massages des
tétons et du clitoris (…) dans une ambiance détendue (…) en
installant des bougies un peu partout » détaille la blogueuse,
ricanante, qui pour sa part remarque : « Je me vois mal avec la
poche des eaux qui fuit en train d’installer des bougies dans la
salle de naissance avant de monter sur la table pour me caresser
devant l’équipe médicale ».
Pour en savoir plus sur l’orgasmic birth et
le blog d’Emma Defaud
Aurélie Haroche