
Une étude réalisée aux États-Unis permet d’évaluer l’augmentation de la fréquentation des urgences associée aux températures élevées observées durant la saison chaude. Les données portent sur plus de 74 millions d’individus âgés de plus de 18 ans. La température était considérée comme extrême à partir de 34,4°C. Les informations ne concernent que les patients bénéficiaires d’une assurance maladie, et ont été analysées par âge, genre, statut économique, zone climatique et géographique. Au total 22 millions de recours aux urgences ont été répertoriés dans cette population entre 2010 et 2019.
Plus de consultations le jour du pic
Une association régulière est retrouvée entre la température maximale journalière et le risque relatif de visite aux urgences pour toutes causes, sans seuil de température clairement identifié. Ainsi, un jour de chaleur extrême, le risque de visite aux urgences, toutes causes confondues, augmente de 7,8 % par rapport à un jour de moindre chaleur où la morbidité a été la plus faible de la saison. Le risque augmente surtout pour les consultations en rapport avec des pathologies liées à la chaleur (risque relatif + 66,3 %) et les troubles rénaux (+ 30,4 %), et, dans une moindre mesure, les pathologies mentales (+7,9 %). C’est le cas aussi quand la chaleur la plus intense est au 85ème percentile.La fréquentation des urgences est maximale le jour même du pic
de chaleur, mais se poursuit 1 à 2 jours après. Les données ne
mettent pas en évidence d’augmentation du recours aux urgences pour
des causes cardiovasculaires ou respiratoires.
Le lien observé varie selon la zone géographique ou
climatique, l’âge, le genre, le statut socio-économique. Le lien le
plus fort est observé dans le nord-est des États-Unis, dans les
comtés au climat continental, chez les hommes jeunes et d’âge moyen
et ceux qui bénéficient d’une assurance médicale.
Dr Roseline Péluchon