NAREC – San Diego. L’épilepsie du lobe temporale s’associe dans la moitié des cas à une anomalie anatomique : la sclérose hippocampique. Rappelons que cette dernière se caractérise macroscopiquement par une diminution du volume de l’hippocampe et correspond microscopiquement à une perte cellulaire, une gliose et à des remaniements des connexions synaptiques.
Les études épidémiologiques sur les facteurs favorisant l’épilepsie temporale et/ou la sclérose hippocampique sont sujettes à controverses. Selon certaines études rétrospectives la présence de convulsions fébriles dans l’enfance constitue un facteur de risque. Des études d’imagerie pédiatriques prospectives récentes vont également dans ce sens en suggérant la survenue d’un oedème cytotoxique hippocampique au décours de convulsions fébriles prolongées.
Une étude d’imagerie présentée au cours de ce congrès apporte de nouveaux éléments au débat. Dans ce travail, le volume hippocampique de 12 enfants ayant présenté des convulsions fébriles prolongées (40 à 95 minutes) ont été comparés à 13 témoins dans les 5 jours suivant l’épisode convulsif.
Les résultats montrent que les volumes hippocampiques de ces
deux groupes d’enfants ne différent pas significativement. A noter
cependant que si l’on ne prend en compte uniquement les patients
ayant présenté un épisode de convulsions fébriles de plus de 60
minutes (7 patients sur 12), il existe alors une différence
significative avec les témoins. Par ailleurs, une corrélation
positive a été mise en évidence entre la durée des convulsions
fébriles et les volumes hippocampiques.
Après l’épisode convulsif, 3 patients présentaient une modification
du cœfficient de diffusion. Un mois plus tard, cette anomalie avait
disparu mais une réduction significative du volume hippocamique
était alors retrouvée.
Ces données suggèrent qu’un oedème cytotoxique hippocampique (à l’origine d’une augmentation de volume et d’une modification du cœfficient de diffusion) est susceptible d’apparaître dans les suites de convulsions fébriles prolongées. Cet œdème serait suivi, dans un second temps, d’une baisse du volume de l’hippocampe. A suivre…
Dr Stéphane Auvin