
Une nouvelle étude vient s’ajouter à la liste des publications concernant l’évolution à long terme des symptômes post-covid. Il s’agit d’une étude de population réalisée en Suisse, qui a inclus 1 106 personnes, non vaccinées, au moment du diagnostic de leur infection par le SARS-CoV-2. Les participants évaluaient leur état de santé et la persistance de symptômes en lien avec la Covid-19, 6 mois, 12 mois, 18 mois et 24 mois après l’infection. Ils étaient comparés à 628 adultes non infectés.
Un peu plus de la moitié des patients disent être revenus à leur état de santé antérieur en moins d’un mois et 18 % en 1 à 3 mois. Six mois après, 23 % n’ont pas récupéré, et 2,7 % estiment avoir des séquelles importantes.Avec le temps, la proportion de personnes gardant des symptômes diminue légèrement, passant à 18,5 % à 12 mois, 19,2 % à 18 mois et 17 % estiment qu’ils n’ont pas récupéré à 24 mois.
Possibilité de persistance de symptômes 2 ans après l’infection
La gravité des signes présentés diminue aussi au fil du temps, 10,4 % des personnes décrivant des signes bénins, 3,9 % des signes modérés, et 1,9 % des symptômes graves au questionnaire de 24 mois.
Comme une étude française publiée récemment (1), cette analyse retrouve plusieurs types de « trajectoires ». Si la majorité des participants (70 %) voient leur état de santé s’améliorer au fil du temps, 5 % constatent au contraire une aggravation des symptômes et 4 % un état stationnaire. Les symptômes les plus souvent décrits, à chaque point de contrôle, sont la fatigue, des malaises après les efforts, une altération du goût et de l’odorat, de la dyspnée et des difficultés de concentration.
En comparaison avec les personnes qui guérissent ou qui s’améliorent, ceux chez qui une aggravation survient sont plus âgés (≥ 65 ans), ont plus de comorbidités et signalent une fatigue ou une dyspnée antérieures à l’infection.
La possibilité de persistance de symptômes 2 ans après l’infection par le SARS-COV-2, pour une proportion non négligeable de patients, souligne la nécessité de la prévention et de la poursuite des recherches pour des mesures efficaces contre le Covid long.
Dr Roseline Péluchon