Curiosités

Paris, le samedi 4 octobre 2014 – Il est de nombreuses façons d’établir une passerelle entre l’art et les sciences. La curiosité, l’attirance pour l’étrange, est un chemin dérobé mais qui souvent fascine. L’exposition proposée à l’Hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines (Nord) démontre parfaitement comment grâce aux « curiosités » scientifiques il est possible de susciter une rencontre entre la science et l’art. La manifestation est baptisée « D’Ambroise Paré à Louis Pasteur ». Mais ici, point de longs et rébarbatifs panneaux explicatifs retraçant l’épopée de la médecine de ses balbutiements à l’époque moderne. Le voyage s’effectue grâce à la présentation de plus de 200 objets, insolites, originaux et étranges qui tous racontent une histoire. Les organisateurs de l’exposition notent combien ces instruments médicaux et pharmaceutiques, datant du XVI au XIXème siècle « témoignent d’une période où à la fois artisans et médecins conjuguaient leurs savoirs (…). Nous aurions d’ailleurs également pu sous titrer cette exposition "De l’art dans les mains " (plutôt qu’"Un grand cabinet de curiosités scientifiques, ndrl") » tant les instruments exposés rivalisent également de beauté.

Ce qui s’écoute

En écho à cette exposition mystérieuse (mystère renforcé par le caractère anonyme des collectionneurs prêtant ici leur trésor), une fête faisant appel à la curiosité scientifique de tous est organisée dans toute la France depuis le 27 septembre et jusqu’au 19 octobre. La traditionnelle « Fête de la Science » que l’on ne présente plus et qui compte plus de 1 455 évènements est riche d’événements insolites où une fois encore l’art et la science se répondent. Qu’il s’agisse de « voir le son » grâce à un dispositif technique baptisé la Corde de Melde présenté le 18 octobre à Laille (Ille-et-Vilaine) ou de partir à la découverte « d’expériences spectaculaires » mises en scène théâtralement, partout la curiosité est le trait d’union entre le monde et la science, entre la création et la connaissance.

Etre à l’écoute

Parfois, la curiosité n’est pas seulement une aptitude, une qualité (ou un vilain défaut), elle est un remède. Pas tout à fait un traitement, rien qui permette réellement de guérir, mais au moins un baume que l’on met sur une souffrance et qui offre un instant la possibilité de sourire. C’est sans doute le principe de l’art thérapie, qui donne souvent naissance à des œuvres étranges, insolites mais qui rarement laissent indifférents. Cette approche a été fortement développée depuis des années à l’Institut Montsouris à Paris, au sein de son Département de psychiatrie de l’adolescent. On se souvient par exemple comment deux artistes, Sylvie Denet et Loïc Loeïz Hamon avaient en 2007 initié un long travail avec plusieurs des enfants hospitalisés destiné à créer de nouvelles fresques dans les couloirs du service. Aujourd’hui ces œuvres et d’autres sont présentés à travers l’exposition Lumière Intime, dévoilée le 30 septembre à l’occasion du quinzième anniversaire de l’Institut et du cinquantième du service.

Créer l’écoute

Offrir un peu d’art aux personnes qui souffrent fait parfois naître des initiatives curieuses. Musicien, Sébastien Malherbe cherchait sa voie à la fin d’une tournée de danse contemporaine à laquelle il participait. Un ami lui a suggéré de se tourner vers les hôpitaux. « Ils ne pouvaient pas me payer » se souvient l’accordéoniste. Qu’importe, le jeune homme abandonne sa carrière de musicien professionnel mais crée une association baptisée « Notes de rappel » qui s’invite dans les centres hébergeant des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. L’objectif : créer des instants de musique unique, des concerts un peu particuliers dont la composition naît des souvenirs et des émotions ravivés par la musique. Une intervention particulière qui ne promet aucune guérison mais une fois encore quelques instants de curiosité à ces malades enfermés dans leur maladie. Un spectacle saisissant que l’on pourra découvrir ce samedi 4 octobre lors de la « Nuit Blanche » parisienne au sein de l’Etablissement hébergeant des personnes âgées Annie Girardot dans le treizième arrondissement. L’occasion de découvrir le travail de celui que l’on surnomme « l’homme qui jouait aux oreilles des malades ».

 

Exposition :
« D’Ambroise Paré à Louis Pasteur », Hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines, Place Alix de Rosoit 7860 Lessines, jusqu’au 30 novembre 2016

« Lumière Intime », Institut Montsouris, 42 boulevard Jourdan, 75014 Paris, jusqu’au 27 novembre 2014

Manifestations : « Fête de la Science », partout en France, http://www.fetedelascience.fr/

Spectacle/Concert : « L’homme qui jouait aux oreilles des malades », Sébastien Malherbe, Etablissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) Annie Girardot. Place Rungis - 10/12 rue Annie Girardot, 75013 Paris. Samedi 4 octobre de 20h à 23h

Aurélie Haroche

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