
Paris, le samedi 14 février 2015 – La Saint Valentin est peut-être en passe de devenir une date à risque dans les services d’urgence, à l’instar de la Saint Sylvestre, la Saint Patrick ou la fête de la musique. Si les cœurs brisés trouvent généralement d’autres lieux où se soigner (parfois les mêmes que les aficionados de la Saint Patrick), les urgentistes de garde ce jour là pourraient avoir à réserver des lits pour des amoureux de plus en plus nombreux à utiliser des… sex toys ! Se basant sur des chiffres du Consumer Product Safety Commission, le Washington Post rapporte en effet que le nombre d’Américains nécessitant une intervention d’urgence en raison d’un accident lié à l’utilisation d’un sex toys a pratiquement doublé depuis 2007 ! Dans la grande majorité des cas, 83 %, l’intervention a nécessité l’extraction d’un « corps étranger ». Les accidents demeurent le plus souvent bénins : dans 71 % des ébats, après la neutralisation de l’objet vibrant ou massant, les « victimes » peuvent rentrer chez elles. Cependant, une hospitalisation, voire un transfert dans une autre unité ont été nécessaires pour 25 % des sujets (et peut-être la consultation du Gray'Anatomy !). Le journaliste du Washington Post relève cependant avec humour qu’aucun décès n’est à déplorer, ni aucune intervention des pompiers ! Les données du Consumer Product Safety Commission permettent également de révéler le profil type de l’accidenté : c’est majoritairement un homme (58 %), âgé de 44 ans en moyenne. Les femmes qui se retrouvent dans ces situations délicates sont généralement plus jeunes (30 ans). On relèvera encore que le plus âgé des patients avait 85 ans et des patientes 67.
Trop sexys sexagénaires
Parallèlement à la présentation de ces chiffres, le Washington Post suggère avec malice que cette tendance est à mettre en relation avec le très large succès rencontré par le livre érotique « Cinquante nuances de Grey » dont l’adaptation cinématographique est visible depuis ce mercredi au cinéma. Même s’il concède que rien n’étaye cette thèse de façon définitive, il rappelle cependant que le pic d’accidents de sex toys, survenu en 2012 et 2013, coïncide avec les années de publication du célèbre roman. D’une manière générale, il note que le livre au succès planétaire a entraîné une explosion du marché des sex toys. Ces chiffres rappellent que l’année dernière, des médecins britanniques avaient évoqué un « effet Cinquante nuances de Grey » pour expliquer en partie la progression des maladies sexuellement transmissibles chez les plus de 65 ans. Dans les colonnes de The Independent, le docteur Charlotte Jones avait notamment suggéré que la lecture de ce livre poussait certains à se montrer plus enhardis dans leurs pratiques sexuelles, sans pour autant se protéger, le port du préservatif n’étant pas à un réflexe chez les sexagénaires. Certains avaient cependant minimisé le rôle joué par l’objet littéraire, notant que la libération sexuelle des seniors s’expliquait par de nombreux autres phénomènes, notamment la hausse des divorces, la libéralisation des mœurs et l'avènement de traitement très efficace de la dysfonction érectile.
Léa Crébat