Le rofecoxib est un inbibiteur sélectif de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2) qui a fait l'objet de multiples évaluations, comparativement aux AINS dits conventionnels, mais aussi au paracétamol. Nombreuses sont les données qui soulignent l'efficacité antalgique de ce médicament au moins équivalente à celle de l'ibuprofène, du naproxène et du diclofénac, tous utilisés à des doses élevées. Celui-ci est en outre plus efficace que le paracétamol dans le traitement de la douleur arthrosique.
Il en va de même au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) au terme d'études contrôlées, menées contre placebo ou naproxène, lesquelles ont porté sur des effectifs nombreux. Dans le traitement des lombalgies chroniques, le rofecoxib est également efficace (versus placebo), cependant, dans les douleurs liées à un ostéome ostéoïde, il fait preuve d'une efficacité symptomatique équivalente à celle de l'aspirine.
En termes de tolérance, de nombreuses études randomisées ont mis en évidence la supériorité de ce médicament sur les AINS. La fréquence des événements indésirables, notamment gastro-intestinaux, associés à la prise de rofecoxib ne dépasse pas en fait celle qui est observée dans les groupes placebo. Une analyse post-hoc menée sur les données issues de l'étude VIGOR (VIOXX In Gastrointestinal Outcomes Research), menée chez des malades atteints d'une PR, souligne en outre la toxicité des AINS qui se traduit par des complications affectant le tractus gastro-intestinal inférieur : celles-ci représentent 40 % de tous les événements gastro-intestinaux jugés sérieux dans le groupe traité par le naproxène. La fréquence de ces complications intestinales basses est réduite de 54 % dans le groupe rofexocib. En d'autres termes, en traitant 77 malades par ce médicament à la place du naproxène, on évite un accident gastro-intestinal sérieux.
Dans l'ensemble, ces observations témoignent de l'impact bénéfique des coxibs sur la qualité de vie et la satisfaction globale des malades. Cette classe thérapeutique a véritablement transformé la prise en charge de la douleur rhumatismale chronique, grâce à son rapport bénéfice/risque particulièrement favorable. La bonne tolérance gastro-intestinale de ces médicaments est un atout majeur, d'autant qu'elle s'ajoute à une efficacité antalgique au moins équivalente à celle des AINS classiques.
Dr Philippe Tellier
Da Silva JP.: "Strategies for the management of chronic rheumatic pain. Symposium: COX-2 inhibition-Blocking pain and cancer pathways." EULAR, 18-21 juin 2003 ; Lisbonne. © Copyright 2003 http://www.jim.fr