On sait que radiothérapie et chimiothérapie peuvent induire des lésions du système nerveux chez les enfants traités pour leucémie.
Depuis plusieurs années, de nombreux auteurs ont analysé les effets de ces traitements. Certains d'entre eux ont fait état d'anomalies spécifiques comme des difficultés en mathématiques et des troubles de l'attention et de la concentration. D'autres ont décrit la survenue d'atteintes intellectuelles sévères chez des enfants ayant subi une irradiation du cerveau avant l'âge de 5 ans.
Déficits plus fréquents chez les filles
Il est à noter que certaines équipes ont rapporté avoir observé des déficits cognitifs plus fréquents et plus graves après irradiation chez les filles que chez les garçons. Ainsi, Waber et coll. ont déclaré avoir noté des difficultés d'apprentissage chez 83 % des filles et 54 % des garçons. Enfin, les enfants de moins de 3 ans sont plus vulnérables que ceux ayant bénéficié de ce traitement plus tard.
Afin de vérifier toutes ces hypothèses, Cousens et coll. ont effectué une méta-analyse des essais publiés sur ce thème entre 1975 et 1985.
Ce travail a révélé que les enfants ayant subi un traitement prophylactique, incluant une irradiation du système nerveux central présentaient une réduction du score global du QI (de l'ordre de 11 points) plus importante que celle observée chez les enfants traités plus tardivement.
Il semble par ailleurs que la diminution maximale du score soit observée assez tard (3 ans). En revanche, ce travail n'a pas apporté d'arguments en faveur de l'existence de déficits spécifiques et n'a pu indiqué si le déficit cognitif se modifiait ou restait stable au cours du temps.
Une autre étude menée chez 23 enfants traités 10 ans auparavant par irradiation du système nerveux central et administration intrathécale de méthotrexate a révélé que, chez ces sujets, les scores obtenus en lecture et en mathématique étaient plus faibles que ceux que l'on aurait pu attendre. Des difficultés particulières ont également été notées s'agissant des capacités d'attention, de mémorisation et de compréhension.
Des facteurs associés à une mauvaise estime de soi et des tendances dépressives pourraient également intervenir.
Nicole Triadou
TRIADOU NICOLE
