Dermatologie pédiatrique : parlons peau, parlons bien…

C’est sur 6 aspects de la dermatologie pédiatrique que s’est attardée Annabel Maruani (Tours) au cours de la session ‘Quoi de Neuf’ qui clôture traditionnellement les Journées Dermatologiques de Paris.

Premier sujet : l’allergie aux arachides, pour laquelle une étude parue cette année dans le NEJM a montré qu’il vaut mieux proposer une consommation contrôlée que l’éviction pure en cas de risque majeur d’allergie. A 5 ans en effet, les enfants dont les prick tests étaient positifs au départ ont développé une allergie dans 35,6 % des cas en cas d’éviction (contre 10,6 % ‘seulement’ en cas de consommation contrôlée). Quant aux enfants à risque dont les prick tests réalisés entre 4 et 11 mois étaient négatifs, l’incidence respective d’une allergie avérée à 5 ans a été de 13,7 % et 1,9 %, probablement parce que la consommation contrôlée module la réponse immunitaire aux arachides.

Une autre étude qui ne manque pas d’intérêt a confirmé le rapport entre dermatite atopique et surpoids (OR [odds ratio] = 2,64) et entre dermatite atopique et hypertension artérielle. Ces associations étaient indépendantes de l’âge et du sexe et des traitements reçus. Dans le même ordre d’idée, une étude cas-témoins française a souligné une association significative entre psoriasis et obésité abdominale, mais pas entre psoriasis et simple surpoids. Des données qui incitent à une prise en charge précoce de l’obésité chez l’enfant au vu du risque métabolique à l’âge adulte.

Une étude britannique s’est attachée à la description de l’histoire naturelle de l’infection par Molluscum contagiosum avec, pour constat principal, que le temps moyen de guérison est de 13,3 mois, qu’il y ait ou non traitement des lésions. Ils ont aussi étudié l’impact de ces lésions sur la qualité de vie, un impact qui reste faible, sauf chez les filles qui ont de nombreux molluscum, et dont la durée de vie dépasse 12 mois.

Enfin, outre l’effet spectaculaire du sirolimus sur une maladie rare, le PROS (PIK3CA-related overgrowth spectrum), c’est sur l’intérêt du maquillage sur les maladies affichantes (maladie de Sturge Weber et troubles pigmentaires du visage ou des membres) que s’est terminée cette revue, soulignant par ce dernier exemple que le dermatologue peut proposer d’autres axes thérapeutiques que les traitements classiques pour mieux vivre.

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Référence
Maruani A. Quoi de neuf en dermatologie pédiatrique ? Journées Dermatologiques de Paris : 8-12 décembre 2015.

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