Des avancées intéressantes dans le lupus érythémateux systémique

Le lupus érythémateux systémique est une pathologie auto-immune affectant principalement les femmes entre 15 et 50 ans. L’évolution en est imprévisible et la gravité des symptômes est diverse, allant de signes cutanés ou articulaires peu invalidants à des pathologies sévères affectant les reins, les poumons ou le cœur. Le traitement du lupus érythémateux systémique repose sur les anti-inflammatoires ou les traitements immunosuppresseurs. Ils ne sont toutefois pas toujours efficaces et peuvent être à l’origine d’effets indésirables. C’est ainsi que les résultats de deux essais présentés au cours de ce congrès concernant la prise en charge des patients atteints de lupus érythémateux ont suscité beaucoup d’intérêt.

Le baricitinib ralentit l’activité du lupus

Le premier est un essai de phase II incluant 314 patients traités pour un lupus avec les traitements standard. Ils ont été randomisés en 3 groupes, pour recevoir un placebo ou du baricitinib à la dose quotidienne de 2 mg ou de 4 mg. Le baricitinib est un inhibiteur sélectif de JAK 1 et JAK 2 (Janus Kinase 1 et 2), autorisé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde en Europe et au Japon.

L’essai durait 24 semaines, à l’issue desquelles une proportion supérieure de patients traités par le baricitinib à la dose de 4 mg ont vu la résolution du score d’activité SLEDAI (Systemic lupus erythematosus disease activity index)-2K concernant les atteintes articulaires ou les rashs cutanés, en comparaison avec le groupe placebo (67 % vs 53 %). L’index de réponse au traitement SRI (Systemic Lupus Erythematosus Responder Index) est aussi significativement supérieur dans ce groupe par rapport au placebo (64 % vs 48 %), ainsi que la proportion de patients ayant une amélioration des différents scores d’évaluation de la maladie. En revanche, il n’est pas constaté de différence significative entre les patients du groupe recevant le baricitinib à la dose de 2 mg ou le placebo. Les effets indésirables sont plus nombreux dans les groupes sous traitement, sans qu’il soit relevé de décès, de cancer, d’effets cardio-vasculaires majeurs, de tuberculose ou d’infection à virus herpétique.

Le vaccin contre le zona est bien toléré par les patients atteints de lupus

Le second essai concerne justement le zona. Les patients atteints de lupus ont en effet 10 fois plus de risque que les individus sains de développer un zona. Si l’affection est rarement grave, elle est souvent associée à des douleurs invalidantes et peut nécessiter l’arrêt des traitements immunosuppresseurs. Au total 90 patients atteints de lupus stabilisé ont été inclus. Les uns (n = 45) recevaient le vaccin contre le zona, les autres un placebo. Six semaines après la vaccination, le taux moyen d’anticorps augmente de 59,8 % dans le groupe vacciné alors qu’il diminue de 2,1 % dans le groupe placebo. Une différence significative persiste après ajustement pour les valeurs initiales, le compte des lymphocytes, le taux d’immunoglobulines, et les variables cliniques.

Ces deux communications signent des avancées intéressantes pour les patients atteints de lupus érythémateux systémique.

Dr Roseline Péluchon

Références
Wallace DJ et coll. : Baricitinib in systemic lupus erythematosus (SLE) : resuslts from a phase 2, randomised, double-blind, placebo-controlled study.
Mok CC et coll. : Safety and immune response of a live attenuated herpes zoster vaccine in patients with systemic lupus erythematosus : a randomised placebo controlled trial.
Annual European Congress of Rheumatology-EULAR (Amsterdam) : 13-16 juin 2018.

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