Une nouvelle méthode de reprogrammation cellulaire convertit directement des fibroblastes en neurones fonctionnels, sans passer par le stade de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs pour Induced Pluripotent Stem Cells) (1). Un ensemble minimal de trois facteurs de transcription (Mash1, Nurr1 et Lmx1a) est en effet capable de convertir efficacement des fibroblastes humains et murins en cellules neuronales dopaminergiques (DA) fonctionnelles (IDAN) qui récapitulent dans une large mesure l’expression des gènes des neurones homologues du cerveau. Elles présentent en particulier une activité électrique spontanée compatible avec l'activité pacemaker des neurones DA du cerveau. Les 3 facteurs ont permis la conversion de fibroblastes prénataux ou adultes provenant de donneurs sains et de malades de Parkinson. Transplantées chez le rat lésé unilatéralement à la 6-OHDA, les cellules IDAN ont pu restaurer la déficience locomotrice induite par le médicament. Un système de contrôle capable de moduler l’activité des cellules IDAN transplantées a été conçu pour renforcer le potentiel thérapeutique des cellules et les chercheurs prévoient de moduler leur activité in vivo pour réguler leurs effets thérapeutiques en fonction des besoins du patient.
Des cellules souches neurales humaines permettent une amélioration du comportement dans des modèles animaux d'AVC. La lignée dérivée de cellules fœtales CTX0E03, génétiquement modifiée et immortalisée, est actuellement en phase I d'évaluation clinique sur la base de preuves de récupération de la fonction sensori-motrice dans des modèles d'ischémie focale chez les rongeurs (2). Par ailleurs, l’essai PISCES (Pilot Investigation of Stem Cells in Stroke) est en cours chez des hommes de plus de 60 ans ayant subi un AVC ischémique, entre 6 mois et 5 ans plus tôt, impliquant les noyaux gris centraux ou la substance blanche sous-corticale. Les cellules sont implantées par stéréotaxie dans le putamen à proximité du site infarctié. Quatre groupes de 3 sujets recevront 2, 5, 10 et 20 millions de cellules. Le suivi sera de 10 ans, avec des évaluations cliniques et d'imagerie. En mars 2012, cinq sujets avaient déjà subi une implantation, sans effets indésirables.
Dominique Monnier