Des faux-ongles mais une vraie allergie !

En raison de la popularité des ongles artificiels, le métier de prothésiste ongulaire s’est répandu avec pour conséquence l’augmentation des dermatites de contact allergiques mais aussi des irritations cutanées, oculaires et respiratoires.

Le « primer », qui est appliqué pour faciliter la fixation de la résine, contient de l’acide 2-méthacrylique qui peut être responsable de brûlures de la peau ou de l’œil. L’utilisation d’une protection (lunettes et gants) est indispensable.

Les acrylates sont irritants tout comme les solvants utilisés mais ces derniers  peuvent aussi favoriser la pénétration cutanée des divers produits appliqués.

Le lavage répété des mains, l’utilisation de produits antiseptiques et le port prolongé de gants de protections sont autant de facteurs d’irritation cutanée.

Plusieurs substances utilisées en onglerie contiennent des allergènes de contact potentiels. C’est les cas du liquide acrylique, des colles au cyanoacrylate, des résines et des vernis.
Méthacrylate de 2-hydroxyéthyle, diméthacrylate d’éthylène-glycol, acrylate de 2-hydroxyéthyle, méthacrylate d’éthyle, acrylate d’éthyle, méthacrylate de méthyle et 2-cyanoacrylate d’éthyle sont des allergènes reconnus.

On peut aussi trouver des acrylates dans des laques, du formaldéhyde, de la résine paratertiaire butylphénolformaldéhyde dans certaines colles et de la résine tosylamide/formaldéhyde dans les vernis à ongles.

L’eczéma de contact est localisé sur la zone de contact mais peut s’étendre à distance.

La pulpite squameuse, fissuraire et douloureuse caractérise l’allergie aux résines acryliques.

Une baisse de la sensibilité cutanée et des paresthésies des doigts sont décrites.

Une onychodystrophie est possible.

L’eczéma peut être aussi manuporté (paupière, cou) ou aéroporté (poussières de polyméthacrylates engendrées par le limage des faux-ongles).

Des cas d’urticaire de contact ont été décrits avec le 2-éthyhexyle.

Le contact avec acrylates et méthacrylates expose enfin à la survenue de symptômes respiratoires et oculaires (conjonctivite, rhinite et asthme).

Les tests épicutanés doivent être réalisés avec la batterie standard européenne et une batterie acrylates.

Les produits utilisés peuvent être testés à 1% dans la vaseline ou en semi-ouvert.
Il ne faut pas faire de tests d’application (ROAT) ni de tests d’usage en raison d’un risque de sensibilisation active.

Les gants en butyle sont les seuls efficaces face aux acrylates mais ils sont trop épais pour travailler correctement ; les gants en nitrile leur sont  souvent préférés.

Une sensibilisation croisée entre les acrylates utilisés en onglerie et en dentisterie est possible.

Dr Geneviève Démonet

Référence
Cleenewerck M-B : Riques cutanés dans les métiers de l’onglerie. 33e cours d’actualisation en dermato-allergologie – GERDA 2012 (Besançon) : 4-6 octobre 2012.

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