SFR – Paris. L’ostéoporose est un problème majeur de santé publique se complique souvent de fractures, sources de douleur et de handicap. Tous les ans en France environ 130 000 fractures sont dues à l’ostéoporose. 40 % des femmes de plus de 50 ans feront une complication fracturaire de l’ostéoporose, mais aussi 14 % des hommes ! Le coût global est estimé à plus d’un milliard d’euros dont la plus grosse partie est en rapport avec des fractures du col du fémur. Or, comme le montrent les résultats de cette étude, si les femmes de plus de 50 ans susceptibles de présenter une ostéoporose étaient correctement dépitées et traitées (cf recommandaitons de l’ANAES*), un nombre non négligeable de fractures pourrait être évité.
Cette étude rétrospective a été réalisée chez 203 femmes hospitalisées pour fracture périphérique. Ces femmes étaient toutes âgées de plus de 50 ans. La moitié d’entre elles (49 %) avait moins de 65 ans et un quart plus de 75 ans. Chaque participante a bénéficié d’un interrogatoire, d’un examen clinique et d’une ostéodensitométrie (sur 2 sites). Les fractures touchaient le fémur (29 %), la cheville (23 %), le poignet (23 %) et l’humérus (10 %). Dans les ¾ des cas, les fractures étaient survenues pour une chute de la hauteur.
Environ 6 % des femmes n’étaient pas encore ménopausées et 27 %
avaient présenté une ménopause précoce, d’origine chirurgicale dans
37 % des cas. Des antécédents de fracture personnel étaient
retrouvés dans 41 % des cas et seulement 13 % de ces femmes avaient
déjà bénéficié d’une ostéodensitométrie.
Les apports calciques étaient inférieurs à 1 g par jour dans 59 %
des cas et à 700 mg/jour dans 26 % des cas. 36 % des femmes avaient
un taux de 25-OHD (25 hydroxy-vitamine D3) inférieur à 10 ng/l, et
76 %, inférieur à 20 ng/l. Près de 8 femmes sur dix (79 %)
présentaient une hyperparathyroïdie secondaire.
Les résultats de l’ostéodensitométrie montrent que 9 femmes sur 10
présentaient une ostéopénie rachidienne ou fémorale. Plus de la
moitié des patientes (52 %) avaient un T score inférieur à -2,5 à
l’un des sites et 43 % étaient ostéoporotiques aux 2 sites. Enfin,
9,3 % avaient une ostéodensitométrie normale.
Dans 2/3 des cas, un traitement de l’ostéoporose a été
instauré : bisphosphonate (83 %), tériparatide (9 %),
strontium (5 %) ou encore raloxifène (3 %).
En conclusion
Ces résultats confirment que les fractures des femmes de plus de 50 ans sont ostéoporotiques dans la majorité des cas et révèlent quasiment à chaque fois une ostéopénie. Les auteurs soulignent que dans 41 % des cas, il existait un antécédent personnel de fracture qui n’avait donné lieu à la réalisation d’une ostéodensitométrie que dans 13 % des cas…
*L’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) recommande de réaliser une ostéodensitométrie dans les situations suivantes : découverte radiologique d’une fracture vertébrale ou périphérique sans traumatisme majeur, antécédents de pathologie inductrice d’ostéoporose (hypogonadisme prolongé, hyperthyroïdie évolutive, hypercorticisme, hyperparathyroïdie primitive), facteurs de risque d’ostéoporose (antécédents familiaux, faible index de masse corporelle, ménopause avant 40 ans, corticothérapie prolongée plus de 3 mois).
Dr Serge Brugier