DES HEPATITES APRES DES TUMEURS PEDIATRIQUES

L'un des problèmes majeurs qui affectent la survie à long terme des enfants traités pour une tumeur solide ou une leucémie est l'hépatite chronique. L'agent causal principal a longtemps été le virus B (HBV). Son incidence a baissé au prorata de celle de l'hépatite C, depuis la mise en place du dépistage des donneurs HBs-Ag+.

Une étude rétrospective monocentrique italienne, portant sur une cohorte à l'effectif important (n=557) vient d'être rapportée et illustre cette lourde rançon des thérapeutiques transfusionnelles. La séroprévalence HCV chez les donneurs en Italie est de l'ordre de 0,7%. Sept pour cent des patients, à plus de 18 mois de toute chimiothérapie hépato-toxique, ont présenté une hépatite Hbs-Ag négative. Pour plus de la moitié d'entre eux, une hépatite C a été établie par la sérologie ELISA, en l'absence à l'heure actuelle de toute autre méthode d'identification virologique directe. La prévalence de l'hépatite non B était plus importante dans le groupe des leucémies aiguës, très probablement parce que le support transfusionnel par patient y est aussi plus important par la durée des aplasies post-chimiothérapie et celle du traitement, que pour le groupe des tumeurs solides.

Quatre enfants avaient des sérologies HBV et HCV négatives, mais l'histiologie a retrouvé l'antigène core du virus B (ou HBc). Ainsi des réactions sérologiques négatives pour les virus B et C n'excluent pas le diagnostic et une authentique hépatite B peut être prouvée sur coupe de tissu après biopsie. L'absence de réponse anticorps est liée au déficit immunitaire induit par le traitement. Les autres hépatites sont probablement des hépatites C séronégatives ou des hépatites non A/non B dues à d'autres virus que HCV.

A l'inverse la présence d'auto-anticorps peut rendre la sérologie de l'hépatite C faussement positive, et il convient alors de la vérifier, par une autre méthode, type RIA (radio-immuno-sorbent-assay). Les hépatites auto-immunes justifient, en effet, un traitement efficace : les stéroïdes. Deux enfants n'ont reçu aucun produit sanguin, ce qui doit faire rechercher une autre voie possible de contamination. Les auteurs évoquent la possibilité d'une transmission par le matériel non jetable, type trocarts à ponction médullaire...

Les lésions induites par le HCV sont sévères et de pronostic incertain : cirrhose, hépatite chronique active.

 

Rossetti F. et coll. : "Chronic hepatitis B surface antigen-negative hepatitis after treatment of malignancy". J. Pediatr., 1992 ; 121 : 39-43.

Jean-Louis Stéphan

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