
Paris, le jeudi 27 janvier 2022 – Le dépistage massif a permis
aux pharmacies de dégager des revenus substantiels.
11 millions de tests par semaine en France
Avec 168 millions de tests PCR et antigénique réalisés en
2021, la manne financière est importante. Selon la Caisse nationale
d’assurance maladie, les 16 000 pharmacies qui réalisent ou vendent
des tests (sur les 21 000 officines) ont dégagé en moyenne 82 000
euros de chiffre d’affaires supplémentaire en 2021 à la suite de
l’épidémie. Pour les 10 % de pharmacies les plus actives, le
chiffre d’affaires Covid-19 s’élève à plus de 300 000 euros, soit
20 % de revenus additionnel. La ruée sur les tests des dernières
semaines, liée à la vague Omicron et au protocole sanitaire dans
les écoles, devrait accroitre encore ces revenus: 11 millions de
tests sont réalisés en France chaque semaine en ce mois de
janvier.
1 milliard d’euros en décembre 2021
Dans ces barnums, ce sont souvent des étudiants en santé qui
officient. Généralement, ils ne sont pas salariés des prestataires
et agissent en tant qu’ « auto-entrepreneurs ». Une
stratégie bien connue qui permet de contourner les dispositions du
droit du travail et d’imposer des horaires de travail très «
souples » (jusqu’à 13 heures par jour). En principe, la
lutte contre ces barnums illégaux relève des agences régionales de
santé (ARS), mais selon une enquête du journal Libération,
peu d’actions seraient concrètement entreprises.
Si le dépistage massif est une aubaine pour certaines
pharmacies, il représente à l’inverse une source de dépenses
importantes pour l’Assurance maladie. Les tests ont couté 6,7
milliards d’euros à la collectivité en 2021, dont 1 milliard pour
le seul mois de décembre. Pour réduire les couts, le gouvernement
s’est pour le moment contenté de supprimer le droit à la gratuité
pour les non-assurés sociaux et les non-vaccinés depuis le 15
octobre dernier. Selon Libération, l’Assurance maladie plancherait
actuellement sur une diminution du prix des tests antigéniques et
des autotests. La fin de la politique de dépistage massif n’est en
revanche pas à l’ordre du jour.
Nicolas Barbet