Deux présentations ont illustré l'intérêt des enregistreurs longue durée pour élucider la cause de syncopes inexpliquées
La première communication s'est proposée de rechercher une cause cardiaque à des syncopes étiquetées comme d'origine épileptique, mais dont le diagnostic paraissait douteux. Le bilan cardiaque classique (comprenant entre autres un Holter), devait être négatif. Trente-deux patients ont pu être inclus (deux tiers de femmes). Ils ont bénéficié de l'implantation d'un enregistreur longue durée pendant en moyenne six mois (maximum 18 mois). Dix-neuf des 32 patients ont présenté un symptôme pendant l'enregistrement dont 5 asystolies (4 poses de stimulateurs cardiaques) contre seulement 3 enregistrements suggérant des clonies musculaires en faveur d'une crise d'épilepsie.
La deuxième communication a présenté les résultats de l’implantation du même type d'enregistreur longue durée, cette fois-ci chez 58 enfants de 2,5 à 12,7 ans présentant des syncopes inexpliquées. Sept appareils ont été retirés sans que les enfants n'aient présenté une nouvelle syncope et un autre suite à une complication cutanée. Trente sont toujours en place en attendant une récidive (durée 10 à 14 mois). Une syncope est survenue chez les 20 autres enfants, entre 1 jour et 16 mois après la pose de l’enregistreur (en moyenne 6,5 mois). Chez 11 d’entre eux aucune corrélation entre les symptômes et un trouble du rythme n’a été mise en évidence. Chez les 9 autres, une arythmie a été rapportée dont 8 asystolies et une tachycardie supra-ventriculaire >200 bpm.
Les deux études montrent donc qu'un enregistreur implantable de longue durée aide au diagnostic de syncopes inexpliquées par ailleurs, même chez l'enfant.
Dr Benoît Tyl