Le recours au stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU) (21,4 % des femmes en moyenne) est corrélé en France à l'âge et à la parité: 30 % des plus de 30 ans versus moins de 1 % en dessous de 25 ans, et 3 % des nullipares versus 40 % des mères de 2 enfants. Les réticences sont fréquentes chez le praticien: contre-indication chez la nullipare, peur de l'infection ou de la grossesse extra-utérine (GEU). Pourtant l'OMS en 2015, ainsi que l'HAS en 2013, ont bien précisé que ni la nulliparité ni l'adolescence ne constitue une contre-indication au DIU.
Les fils, aujourd'hui mono-filamenteux, n'augmentent plus le risque d'infection génitale haute (IGH), dont le taux peut être estimé à 0,5 % environ. Le dépistage systématique des IST avant la pose est inutile mais doit être proposé en dessous de 15 ans et chez la patiente nullipare ayant un nouveau partenaire depuis moins de 3 mois ou plus d'un partenaire par an. Ni la crainte d'une perforation, ni celles d'une infertilité ou d'une GEU secondaires ne peuvent être retenues aujourd'hui au vu de la littérature.
Le score de douleur à la pose, supérieur chez la nullipare, ne peut malheureusement être prévenu médicalement de façon réellement efficace. Les recherches doivent donc se poursuivre dans ce domaine. Le risque d'expulsion, d'environ 10% à 3 ans, est majoré avant 20 ans, mais pas chez la nullipare. Ce point doit faire l'objet d'une vigilance accrue chez l'adolescente. Enfin, la forme et la taille des DIU les mieux adaptés aux utérus de petite taille restent à déterminer mais, de façon empirique, on pourra privilégier les DIU « shorts » à la fois les moins longs et les moins larges.
Dr Catherine Azoulay