
Dans ses laboratoires, une équipe de physiciens emmenée par
Wilfrid Farabolini phosphore sur la technologie Flash. « L’idée,
c’est de soigner par une radiothérapie très rapide, avec un
faisceau d’électrons de très haute énergie », explique en
termes profanes, Wilfrid Farabolini, dans le Figaro. Sur le plan
médical, la technique est évaluée par l’équipe du Pr Jean Bourhis,
chef du service de radio-oncologie au Centre hospitalier
universitaire vaudois (CHUV).
« La radiothérapie Flash consiste à délivrer un très haut
débit de dose en une fraction de seconde et il a été démontré dans
plusieurs études précliniques, de manière reproductible, qu'elle
épargne les tissus sains, tout en détruisant de façon efficace les
cellules cancéreuses. Le temps très court d'irradiation élimine
aussi tout effet de mouvement de l'organe ou de la tumeur, donc le
ciblage est mieux maîtrisé » écrit sur son site la firme PMB
qui a pour objectif de produire à l’avenir un appareil baptisé
Flashknife susceptible de permettre l’utilisation clinique de cette
technique encore expérimentale.
Flash porte bien son nom
La technologie Flash est testée sur les animaux depuis une
petite dizaine d’années. Dans une vidéo de présentation, le Dr
Marie-Catherine Vozenin de l’institut Curie s’enthousiasme : «
l’efficacité de l’irradiation Flash est validée chez toutes
les espèces que nous avons testées jusqu’à présent et également
très efficace pour tous les organes testés ».
Un essai a aussi été réalisé chez l’Homme. Dans la même
présentation filmée, le Pr Bourhis rapporte : « nous avons juste
testé un patient, avec un prototype, l’irradiation a été un succès,
mais c’était un cancer cutané très spécifique et superficiel ».
Cette nouvelle technique aurait également l’avantage de permettre
des radiothérapies plus courtes (une séance au lieu de quatre) et
des irradiations plus brèves (1/10eme de seconde contre quelques
minutes !).
« La technologie est déjà mature », estime Wilfrid
Farabolini. « La transposition à l’hôpital ne devrait pas tarder
». Physiciens et médecins espèrent ainsi que les premiers
patients soient traités dès 2024, dans le cadre d’une étude
clinique de grande ampleur.
Cependant, même les plus enthousiastes pensent qu’il faudra
une trentaine d’années pour que Flash s’impose comme la technique
de référence…
X.B.