Docteur, accélérez-moi les particules !

Genève, le samedi 12 novembre – Au CERN connu pour ses accélérateurs de particules, s’écrit l’avenir de la radiothérapie.

Dans ses laboratoires, une équipe de physiciens emmenée par Wilfrid Farabolini phosphore sur la technologie Flash. « L’idée, c’est de soigner par une radiothérapie très rapide, avec un faisceau d’électrons de très haute énergie », explique en termes profanes, Wilfrid Farabolini, dans le Figaro. Sur le plan médical, la technique est évaluée par l’équipe du Pr Jean Bourhis, chef du service de radio-oncologie au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

« La radiothérapie Flash consiste à délivrer un très haut débit de dose en une fraction de seconde et il a été démontré dans plusieurs études précliniques, de manière reproductible, qu'elle épargne les tissus sains, tout en détruisant de façon efficace les cellules cancéreuses. Le temps très court d'irradiation élimine aussi tout effet de mouvement de l'organe ou de la tumeur, donc le ciblage est mieux maîtrisé » écrit sur son site la firme PMB qui a pour objectif de produire à l’avenir un appareil baptisé Flashknife susceptible de permettre l’utilisation clinique de cette technique encore expérimentale.

Flash porte bien son nom


La technologie Flash est testée sur les animaux depuis une petite dizaine d’années. Dans une vidéo de présentation, le Dr Marie-Catherine Vozenin de l’institut Curie s’enthousiasme : « l’efficacité de l’irradiation Flash est  validée chez toutes les espèces que nous avons testées jusqu’à présent et également très efficace pour tous les organes testés ».

Un essai a aussi été réalisé chez l’Homme. Dans la même présentation filmée, le Pr Bourhis rapporte : « nous avons juste testé un patient, avec un prototype, l’irradiation a été un succès, mais c’était un cancer cutané très spécifique et superficiel ». Cette nouvelle technique aurait également l’avantage de permettre des radiothérapies plus courtes (une séance au lieu de quatre) et des irradiations plus brèves (1/10eme de seconde contre quelques minutes !).

« La technologie est déjà mature », estime Wilfrid Farabolini. « La transposition à l’hôpital ne devrait pas tarder ». Physiciens et médecins espèrent ainsi que les premiers patients soient traités dès 2024, dans le cadre d’une étude clinique de grande ampleur.

Cependant, même les plus enthousiastes pensent qu’il faudra une trentaine d’années pour que Flash s’impose comme la technique de référence…

X.B.

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