Melbourne, le samedi 8 janvier 2022 – En essayant de
participer à l’Open d’Australie sans être vacciné, Novak Djokovic a
commis deux fautes : refuser la vaccination et croire qu’il
pourrait passer au-dessus du filet.
Avec 20 titres du Grand Chelem à son palmarès et une pléthore
d’autres records à son actif, Novak Djokovic est sans doute l’un
sinon le plus grand joueur de tennis de tous les temps. Mais s’il
atteint la première place des podiums sur le plan purement sportif,
sa popularité auprès du public n’atteindra jamais les mêmes
sommets. Comparé à ses deux rivaux, Roger Federer et Rafael Nadal,
qui font figure de gendre idéal (bien qu’ils commencent à être un
peu âgés pour ce rôle), le Serbe apparait comme le « mauvais
garçon » du tennis. Et son attitude depuis le début de la
pandémie n’a pas arrangé les choses.
Déjà en juin dernier, Novak Djokovic avait créé la polémique
en organisant l’Adria Tour, une série de matchs d’exhibitions dans
les Balkans en pleine pandémie. L’évènement avait tourné au fiasco,
quand plusieurs participants, dont le champion Serbe lui-même,
avaient été testés positifs, provoquant l’interruption brutale du
tournoi. Mais c’est sans doute avec le récent épisode australien
que Djokovic aura définitivement terni son image.
1ère manche pour Djokovic
Pour comprendre la dernière mésaventure du Serbe, il faut
remonter à début décembre, quand Tennis Australia, l’organisme qui
organise l’Open d’Australie, annonce que conformément aux règles en
vigueur dans le pays seuls les joueurs vaccinés pourront participer
au tournoi. Tous les regards se tournent alors vers le numéro 1
mondial Novak Djokovic connu pour ses positions antivaccins. En
avril 2020, il avait déclaré être personnellement opposé aux
vaccins. « Je n’aimerais pas que quelqu’un m’oblige à me faire
vacciner pour voyager » déclarait-il alors. A partir de là, les
spéculations allaient bon train quant à la participation de
Djokovic au tournoi.
Le suspens avait semble-t-il pris fin ce mardi, le Serbe
annonçant fièrement sur les réseaux sociaux avoir obtenu de l’Etat
de Victoria (où se situe Melbourne) une exemption médicale pour se
rendre en Australie sans être vacciné. Sans plus de précision sur
la nature de cette exemption, on en était contraint à des
spéculations, le plus probable étant que Djokovic ait été contaminé
dans les 6 derniers mois, ce qui l’autoriserait à ne pas se faire
vacciner.
Retour perdant
Mais l’affaire n’en était qu’à ses débuts. Arrivée à
l’aéroport de Melbourne ce mardi soir (heure locale), le champion
serbe s’est vu contre toute attente signalée une erreur dans sa
demande de visa. Novak Djokovic a alors été bloqué aux douanes et
retenu dans une pièce fermée et gardée, tandis que d’obscures
tractations administratives se menaient autour de son cas. La
sanction est finalement tombée mercredi au petit matin : le visa de
Djokovic est refusé et le tennisman est prié de quitter le
pays.
Si un certain flou continue de régner sur cet improbable
retournement de situation, il semblerait que Djokovic ait été
induit en erreur par Tennis Australia et l’Etat de Victoria, qui
lui avaient indiqué que son exemption médicale était valable, alors
qu’elle ne répondait pas à la législation fédérale. En outre, une
confusion semble avoir été faite entre les règles s’appliquant aux
Australiens souhaitant entrer en Australie, pour qui la vaccination
n’est pas obligatoire et les étrangers. L’affaire Djokovic n’est en
tout les cas pas encore terminé, le numéro 1 mondial ayant fait
appel de la décision des autorités. En attendant qu’un juge se
prononce lundi, il est confiné dans un hôtel de Melbourne
(habituellement affecté aux réfugiés en attente d’expulsion
!).
Tennis, politique et diplomatie
Le cas de Novak Djokovic a pris un tournant politique en
Australie, à 6 mois des élections législatives. Les Australiens,
qui ont subi parmi les restrictions de liberté les plus dures du
monde (fermeture des frontières et confinements interminables)
étaient particulièrement outrés par l’octroi d’une exemption
médicale à Djokovic. Le Premier Ministre Scott Morrison s’est
d’ailleurs déclaré favorable à l’expulsion du joueur, entrainant un
début de crise diplomatique avec la Serbie, où le champion local
est une gloire nationale. Le Président de la Serbie Aleksandar
Vucic a ainsi dénoncé « les mauvais traitements » et le «
harcèlement » dont serait victime Novak Djokovic de la part
des autorités australiennes.
Cet improbable imbroglio tennistico-sanitaire illustre bien le
dialogue de sourds qui s’est établi entre d’une part des
non-vaccinés qui refusent de s’adapter aux nouvelles règles de la
vie en société et d’autre part des autorités bien décidés à les «
emmerder », pour reprendre un mot désormais célèbre. Sans doute
celui qui résume le mieux la situation est Rafael Nadal, autre
légende du tennis et plus grand rival du Serbe. Tout en se disant «
désolé » pour son ami, il a rappelé que « si Novak l’avait voulu,
il aurait pu jouer en Australie sans problèmes ». Le probable
forfait forcé de Djokovic aura tout de même eu une vertu : relancer
le suspens autour d’un tournoi devenu la chasse gardée du Serbe (8
titres sur les 11 dernières éditions).
En lisant votre article, une phrase de Hannah Arendt me revient comme un boomerang : "l'extraordinaire banalité du mal". Vous laissez sous entendre qu'aujourd'hui, il est normal qu un athlète de haut niveau comme Novax Djocovid (lol) soit enfermé comme un vulgaire délinquant parce qu'il a été piégé par des autorités fascistes qui gouvernent actuellement l'Australie. Et comme il ne s'est pas soumis à l'injection expérimentale alors il a le châtiment qu'il mérite. Excusez moi je crois que je vais vomir.
En France dieu merci, on a trouvé une bonne excuse pour accueillir ces athlètes divergents, eh oui jamais à cours d'idée on a inventé le nouveau concept de "bulle sanitaire" des grands évènements sportifs. Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles..."
L'étape d'après est assez simple "c'est normal qu'on les mette dans des camps puisqu'ils ne sont pas vaccinés" et ne croyez pas que j'exagère, on n'en est plus très loin. La fenêtre d'Overton n'en finit plus de se dilater...
Dr Vincent Bentolila
Exemplaire...?
Le 09 janvier 2022
Dommage qu'un si grand champion devenu gourou sur les bords donne un si mauvais exemple...Il serait normal que l'Australie l'expulse, il n'est pas au-dessus des lois du pays...