Que la dysbiose soit un des facteurs promoteurs des cancers ne fait aujourd’hui plus de doute. Ce qui a conduit Daffolyn Elliott (Cambridge) à s’intéresser à la flore œsophagienne et à constater qu’en cas de développement d’œsophage de Barrett, cette flore change avec notamment une augmentation des bactéries Gram (-). On connaît cependant mal sa composition en cas de carcinome œsophagien. Mais, sachant qu’il existe des mutations des TLR (Toll-like receptors) dans ce type de cancer, on pouvait imaginer une relation entre la modification de ces TLR et des changements dans l’homéostasie microbe-hôte. C’est dans ce cadre que l’équipe de Cambridge a mis en évidence, en travaillant sur les prélèvements d’adénocarcinomes œsophagiens (n = 170), non seulement une réduction de la signalisation des TLR-4, mais aussi une diminution de la diversité de la flore avec sélection des bactéries résistantes à l’acidité. On pourrait ainsi, selon cette équipe, expliquer la survenue d’un adénocarcinome par la production de cytokines inflammatoires liées à la rupture de tolérance des TLR mutés consécutive à la sélection de bactéries résistantes à l’acidité et à la modification qui s’ensuit du microbiote oesophagien. A suivre…
Dr Dominique-Jean Bouilliez