Le regard porté sur les pneumopathies d’hypersensibilité (PHS), encore appelées alvéolites allergiques extrinsèques, change. Une communication de J.C. Dalphin et G. Reboux, de Besançon, met l’accent sur ce changement intéressant les PSH liées à l’environnement, domestique et professionnel.
La liste des PNH liées à l’environnement s’allonge
Les auteurs rappellent que les PHS granulomatoses pulmonaires immuno-allergiques liées à l’inhalation chronique d’antigènes, organiques ou chimiques, par un sujet préalablement sensibilisé, comptent parmi les plus anciennement connues la maladie du poumon des fermiers et celle des éleveurs d’oiseaux. La première citée est liée à l’inhalation des moisissures du foin, la seconde aux déjections des pigeons.
À ces maladies, s’ont venues s’ajouter d’autres PHS, liées à l’inhalation d’antigènes spécifiques, dont la fréquence pourrait dépasser celle des PHS « anciennes » :
- poumon des mécaniciens par inhalation de mycobactéries
atypiques (Mycobacterium immunogenum) des huiles de coupe utilisées
dans l’industrie des métaux ;
- poumon des jacuzzis par inhalation de Mycobacterium avium
intracellulare développée dans les circuits d’eau et les filtres
des jacuzzi ou des saunas ;
- PNH domestiques dues aux moisissures développées dans les
endroits humides et mal aérés des habitations.
Les classifications évoluent
La classification ancienne des PHS pourrait elle aussi être remise en question. Quasi trentenaire, cette classification décrivait une forme aiguë (marquée par un syndrome grippal semi-retardée après exposition à l’antigène), une forme subaiguë (dominée par des symptômes respiratoires d’intensité croissante) et une forme chronique insidieuse venant compliquer l’évolution. Les données récentes orientent vers une classification en deux formes, fondée sur le type de PHS et le mode d’exposition.
L’évolution des PHS, classiquement, vers la fibrose pulmonaire avec trouble ventilatoire restrictif, ne serait pas univoque, et J.C. Dalphin et G. Reboux observent que, si l’évolution vers une maladie fibrosante est habituelle en cas d’exposition chronique à de faibles quantité d’antigènes, l’évolution vers une maladie obstructive emphysémateuse est possible et serait même fréquente, notamment en cas d’exposition intermittente à de fortes concentrations d’antigènes.
Sans cesse sur le métier remettre son ouvrage
Les auteurs insistent sur la nécessité d’une réévaluation permanente, cas par cas, des expositions antigéniques, prenant en compte l’évolution des technologies, des conditions de travail et de vie, et passent en revue les techniques diagnostiques, d’un panel de 5 antigènes au développement d’antigènes recombinants qui pourrait faciliter le diagnostic et améliorer sa précision.
Dr Julie Perrot