La psychiatrie, comme les autres spécialités, a vu récemment l’émergence des outils de santé connectée. L'utilisation moyenne des solutions de e-santé mentale des patients souffrant de troubles psychiatriques et des professionnels est actuellement de 8 % en Europe du Nord, mais elle est de moins de 1 % en France.
Dans le cadre du projet Européen Interreg North-West E-mental Health qui a pour objectif de faire passer d’ici à 2019 l'utilisation moyenne des produits de e-santé mentale de 8 % à 15 % par les patients, une première phase du projet a consisté en le recensement des produits (applications logicielles ou smartphone, sites web, objets connectés, outils de réalité virtuelle) existant sur le marché ou utilisés en recherche, disposant d’une niveau de preuve et de sécurité suffisant. Ils devaient aussi être immédiatement applicable (ou après modifications minimes) en situation de soins de santé mentale.
Selon le domaine applicatif, 33 % à 66 % des produits n‘étaient pas immédiatement utilisables en soins. Onze ont été retenus : ils utilisent des techniques d’évaluation connectée active (auto-questionnaires) ou passive (capteurs), des programmes de thérapie en ligne automatisée ou assistée, des programmes de réalité virtuelle immersive ou non. Les résultats illustrent aussi les limites actuelles des outils de santé connectés qui pourraient aider à expliquer la relative sous-utilisation des outils de e-santé en France, et notamment les craintes soulevées par les utilisateurs, cliniciens et patients, ainsi que par les pouvoirs publics.
Dr Dominique-Jean Bouilliez