Echappatoire ou impasse ?

Paris, le samedi 16 avril 2016 – S’échapper est un luxe qui ne semble réservé qu’aux vivants. Pourtant, ce jeune homme seul en scène ouvre un voyage impossible : s’émanciper de la sentence de mort qui vient d’être prononcée contre lui. Dans un spectacle déroutant, mélange de rires, de poésies et de jeux de lumière, Lionel Cecilio auteur et interprète de Voyage dans les mémoires d’un fou actuellement présenté au théâtre les Déchargeurs à Paris, est un jeune homme qui vient d’apprendre qu’il est condamné par une maladie grave. Pourtant, en redessinant ses souvenirs, en retraçant le chemin de ses erreurs, en interrogeant la vie et ses doutes, il paraît échapper en un temps suspendu à cette sombre prophétie.

Sur la route

Le voyage, surtout quand il est une fuite, paraît la meilleure façon de s’échapper. Eric a enlevé son fils. Il l’a enlevé à sa vie sans paroles, sans regards, sans contact. Désespéré, il voudrait l’enlever à sa maladie, celle qui l’enferme depuis toujours dans une enceinte sans écho. Isaac est un petit garçon qui n’a jamais rien dit depuis sa naissance et dont les seules manifestations sont des hurlements. Pourtant, l’image d’une deux chevaux verte (qui donne son titre au livre de Manu Causse) semble pour la première fois éveiller en lui une autre lueur. Alors Eric l’emmène dans un voyage initiatique, peuplé d’étrangetés et de folies (celle d’Isaac, mais plus encore celle des autres) dont nul ne sait où il mène.

Sortie de route

Face à la maladie, à la détresse psychologique, certains refusent de partir. Ils espèrent en la possibilité d’un soin. Pourtant, parfois cette thérapie même leur échappe et les conduit vers des chemins singuliers. Comment certains gourous et autres thérapeutes sans scrupules emmènent ceux qui voulaient fuir leur désarroi vers des routes parfois sans retour : c’est l’objet du reportage qui sera diffusé ce mardi 19 avril sur France 5 et qui se fera fort de rappeler que les organisations de lutte contre les dérives sectaires reçoivent chaque année plus de 2 500 plaintes visant de faux thérapeutes.

Déroute

S’échapper semble parfois l’unique possibilité à ceux qui restent. Adam Gibson, héros du dernier thriller de Claire Favan, Serre-moi fort, trouve ainsi dans le travail et dans la résolution d’une enquête sordide, l’unique façon de laisser loin de lui la douleur du deuil, après avoir perdu sa femme. Cette traque et cette fuite vont le conduire à suivre la piste d’un homme suspecté d’avoir tué et momifié plus d’une vingtaine de jeunes filles, dont les corps ont été retrouvés dans un quasi charnier dans l’Alabama. La poursuite s’achève dans un hôpital psychiatrique où se déroule la dernière partie du livre et dont on se demande jusqu’à la fin si l’on pourra s’en échapper.

Théâtre :

Voyage dans les mémoires d’un fou, de et avec Lionel Cecilio, Théâtre Les Déchargeurs, du 12 au 30 avril, 3, rue des Déchargeurs, 75001 Paris


Roman :

La 2CV verte, Manu Causse, Editions Denoël, 304 pages, 18 euros
Serre-moi fort, Claire Favan, Robert Laffont, 384 pages, 20 euros


Télévision :

Emprise mentale, quand la thérapie dérape, Documentaire, France 5, mardi 19 avril, 20h50

Aurélie Haroche

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