Le perfectionnement des techniques d’imagerie pourrait-elle modifier, demain, la pratique clinique en rhumatologie? C’est ce que suggère en tout cas Maria Stoenoiu (Université Catholique de Louvain), dans ce qui semble être un appel à l’utilisation de l’échographie au lit du patient.
Aujourd'hui, l'échographie offre une haute sensibilité, permettant d'évaluer à la fois les composantes inflammatoires et structurelles sous-jacentes à une série de pathologies inflammatoires musculo-squelettiques.
Les possibilités énumérées par la chercheuse rattachée à l'Institut de Recherche expérimentale et clinique de l'UCL sont effectivement nombreuses, puisque l'échographie permet de distinguer - et la liste n'est pas exhaustive: des épanchements ou hypertrophies synoviales et des érosions osseuses, mais aussi de mesurer l'épaisseur du cartilage. Par ailleurs, les examens dynamiques permettent d'appréhender les structures tendineuses et de détecter tant la ténosynovite que la rupture tendineuse.
Aide à l'examen clinique
En un mot comme en cent: l'échographie peut aider à distinguer le sujet sain d'un patient RA, mais aussi des lésions actives ou non-actives chez ce même patient RA, ou encore des lésions débutantes ou avancées. Si l'on y ajoute le guidage échographique pour des actes techniques articulaires, on comprend que l'imagerie par échographie trouve de plus en plus sa place en recherche, pour la détermination de scores précis, mais aussi pour le diagnostic de pathologies musculosquelettiques en pédiatrie, où l'absence de radiations ionisantes et le caractère convivial du matériel, par rapport à l'IRM par exemple, sont un atout évident.
Au chevet du patient
Au point que, pour Marie Stoenoiu, l'échographie devra à court terme faire partie de la pratique rhumatologique. Non seulement en recherche, mais aussi pour la pratique diagnostique et thérapeutique de tous les jours. Et vous, êtes-vous prêt à vous former à l'échographie et à l'utiliser au quotidien ?
Dr Eric Mertens