
Les médecins urgentistes ont recours quotidiennement à
l’échographie depuis plus de trente ans. La progression est plus
lente chez les généralistes par manque d’information et de
formation, mais ceux qui ont franchi le pas sont les premiers à
reconnaître que cette technique a révolutionné leur
pratique.
Le bénéfice est encore plus patent dans les zones rurales où
l’accès à l’imagerie est souvent plus problématique que dans les
métropoles ou les centres urbains: c’est la clé de l’amélioration
du service médical rendu. Si l’on se réfère à une étude réalisée
par SOS Médecins en France en 1977, 88 % des praticiens interrogés
reconnaissent d’ailleurs que l’échographie améliore la
communication avec les malades en rapprochant les uns et les
autres. « L’échographie nous propose d’être au cœur même d’une
région douloureuse, de visualiser un organe, qui interpelle sous
toutes ses coutures, ses dehors et ses dedans… voir ensemble, le
patient et moi… l’image est puissante… Elle nous parle, à nous être
parlants et permet au patient lui-même d’approcher au plus près le
diagnostic » (Pr Bourgeois). Enfin, cet acte "anodin" permet de
revaloriser le statut du médecin généraliste en lui donnant plus
d’autonomie dans la prise en charge du patient.
Le stéthoscope du troisième millénaire
La formation est la clé de voûte des progrès attendus et c’est
là qu’intervient l’EESF (École d’Échographie Sans Frontières),
association sans but lucratif créée en 2010 à Nîmes par le
Professeur Bourgeois spécialiste en médecine générale et présidée
par le Docteur Amy, radiologue. Elle apporte la formation
nécessaire à l’intégration de l’échographie en médecine générale au
travers de deux objectifs : (a) former des médecins ou du personnel
paramédical spécialisé résidant hors de France ; (2) permettre à
des praticiens d’atteindre un haut niveau en
échographie.
Dr Philippe Tellier