
Paris, le lundi 12 septembre 2016 – L’utilisation des écrans, de la télévision aux téléphones portables, s’étant imposée dans la vie des jeunes enfants, les recommandations des pédiatres en la matière se sont multipliées. Dans le sillage de leurs confrères, notamment américains, l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) vient ainsi de réactualiser ses prescriptions en la matière. L’organisation constate tout d’abord que l’exposition aux écrans est généralisée dans l’enfance et commence dès le plus jeune âge. Ainsi, une enquête conduite auprès des parents de 197 enfants de moins de trois ans et de 231 enfants scolarisés à l’école primaire révèle que 44 % des familles utilisent leur téléphone pour occuper ou consoler leurs enfants de moins de trois ans.
Vision idéale et décalée ?
Cette évolution soulève les réticences des pédiatres, qui considèrent que cette sur exposition aux écrans pourrait être dommageable pour le développement des plus jeunes et qu’en tout état de cause les tablettes et autres smartphones n’offrent aucun plus. Aussi, l’AFPA préconise-t-elle d’éviter tout recours au téléphone portable et même à la télévision avant trois ans, ou à l’extrême rigueur à partir de deux ans et demi, toujours avec l’accompagnement d’un adulte. Après trois ans, l’initiation doit se faire toujours sous le contrôle d’un parent ou d’un proche. Le président de l’AFPA, le Dr Caron propose trois autres règles : des périodes courtes, jamais pendant les repas ou avant le coucher et avec pour objectif de jouer. Ce n’est que vers neuf ans que les objets numériques peuvent faire partie du quotidien des enfants et que ces derniers peuvent se montrer plus indépendants (à la condition d’une sensibilisation aux risques par les parents). Les réseaux sociaux devraient attendre jusqu’à 12 ans, préconisent encore les pédiatres. Enfin, concernant les programmes télévisés, l’AFPA réitère sa confiance dans la signalisation (3-6-9-12). Autant de conseils qui seront considérés par certaines familles comme difficiles à adopter, tandis que de nombreux observateurs (scientifiques et éducateurs) jugent que si l’accompagnement est effectivement essentiel, il serait peut-être plus judicieux d’exploiter les innovations offertes par les outils numériques plutôt que de chercher à en faire des objets nécessairement dangereux.
Léa Crébat