Les psychoses peuvent frapper des sujets jeunes et leur gravité potentielle incite à recourir précocement à un traitement symptomatique qui va en principe reposer sur les antipsychotiques de seconde génération dits encore atypiques. L’efficacité et la tolérance tant clinique que biologique de ces médicaments méritent d’être soigneusement évaluées de façon à affiner les stratégies thérapeutiques.
Une étude ouverte de 6 mois a inclus 50 adolescents (âge moyen de 16,0 ±1,25 ans) présentant un épisode inaugural d’une psychose. Deux groupes de traitement ont été constitués par randomisation : quetiapine (QUE) et olanzapine (OLA). Le traitement antipsychotique n’a pas varié et a été administré sans interruption durant les 6 mois de l’étude
L’efficacité thérapeutique a été évaluée au moyen d’échelles spécifiques et validées. Dans les deux groupes, le tableau clinique s’est nettement amélioré sous l’effet de la pharmacothérapie et de la prise en charge globale de la maladie, sans différence intergroupe significative d’un point de vue statistique. La plupart des échelles ont été unanimes sur ce point.
Sur le plan de la tolérance, l’effet indésirable le plus gênant a été la survenue d’une prise de poids. La cholestérolémie totale a nettement augmenté dans les deux groupes. Au cours des trois premiers 3 mois du traitement, le risque d’un retentissement néfaste sur la santé évalué au moyen de scores adaptés est passé de 9,1 à 22,7 % (p=0,031) chez 44 des patients inclus. Il en a été de même pour l’indice de masse corporelle (IMC) exprimé sous la forme du score z (p<0,001).
Dans une autre étude, la comparaison a porté sur deux groupe d’enfants ou d’adolescents psychotiques :
1) dans l’un (n=60), la durée du traitement antipsychotique a
été < 1 mois;
2) et dans l’autre (n=66), ce traitement a été administré pendant
plus de 12 mois. La comparaison intergroupe a révélé des effets
indésirables tant cliniques que biologiques significativement plus
fréquents dans le second groupe traité au long cours. Cela a été le
cas des mouvements dyskinétiques (p=0,004), de l’augmentation de
l’IMC (p<0,001). Il en a été de même pour les effets biologiques
: cholestérolémie totale (p<0,001) et taux plasmatiques de
LDL-cholestérol (p=0,018).
Dans l’ensemble, les enfants et les adolescents atteints d’une psychose débutante semblent répondre de manière satisfaisante aux antipsychotiques, au prix cependant d’effets neurologiques fréquents, surtout à type de signes extrapyramidaux, et d’ effets indésirables métaboliques. D’où l’importance d’une surveillance clinique et biologique étroite des jeunes patients.
Dr Giovanni Alzato