Comment fonctionnent l’électroconvulsivothérapie ? Ce
traitement développé dans les années 1930 a longtemps eu la
réputation de n’être basé que sur un savoir empirique, sans réelle
explication sur son efficacité. A l’heure actuelle, on considère
que les ECT ont un effet sur de multiples voies biologiques
altérées au cours de la dépression et, en particulier, sur
l’inflammation cérébrale. Les mécanismes précis à l’origine de
l’effet antidépresseur restent toutefois mystérieux.
De plus en plus de données suggèrent la participation de
phénomènes inflammatoires dans la dépression. En particulier, des
données d’imagerie suggèrent l’existence d’une activation
microgliale au niveau du cortex cingulaire antérieur et de
l’insula. Lorsque l’on étudie le cortisol sanguin des patients
déprimés traités par ECT, on observe une augmentation du cortisol
après chaque séance, mais globalement une diminution sur l’ensemble
de la cure. La diminution de l’inflammation au cours du traitement
est probablement directement en rapport avec l’effet antidépresseur
des ECT. De plus, il a été récemment montré que la
décroissance du cortisol était surtout vraie chez les patients
répondeurs.
Le retour de la malariathérapie
On retrouve des résultats similaires si on étudie les
cytokines pro-inflammatoires et non plus seulement le cortisol.
D’ailleurs, une interleukine 6 élevée avant le traitement est
corrélée à une bonne efficacité de la cure de
sismothérapie.
Cet effet pro-inflammatoire immédiat, et anti-inflammatoire à
long terme, n’est pas nouveau en psychiatrie. Il n’est pas sans
rappeler les « thérapies de choc » de la première partie du
XXème siècle, et, en particulier le
traitement par impaludation (malariathérapie).
Dr Alexandre Haroche