Les mycobactéries non tuberculeuses (MNT) sont des pathogènes
opportunistes dont le réservoir réside dans l’environnement (sols
et eaux). Les voies de contamination de l’infection à MNT sont
aériennes (aérosols), de contact (eau sur plaie), ou par
inoculation.
Une épidémie à M. xenopi a fait les gros titres en France en 2001 avec 58 cas d’infections post chirurgie disco-vertébrale. Depuis, de nombres épidémies de mycobactérioses nosocomiales ont été décrites dans le monde entier, impliquant diverses espèces (M. abcessus, M. fortuitum, M. chelonae…) et divers gestes (acupuncture, mésothérapie, tatouage…).
En France, une enquête réalisée en 2011 par le Centre National de Référence (CNR) a rapporté 63 cas survenus après 17 gestes thérapeutiques et 46 gestes esthétiques (essentiellement infections à M. chelonae).
Par ailleurs, 48 cas d’infections nosocomiales, liées aux soins ou iatrogènes (29 cas isolés, 8 cas groupés), ont été rapportés dans une enquête rétrospective (2012-2017) par Santé Publique France et le CNR (qui croisent désormais leurs données). Ils détaillent 34 infections post-opératoires, 9 après actes invasifs (endoscopie, cathétérisme) et 5 après actes non invasifs (baignade, surinfection de plaies). Sur ces 48 cas, 27 ont fait l’objet d’une enquête environnementale, avec 15 cultures positives à mycobactéries.
En résumé, en cas de suspicion d’infection nosocomiale à MNT, il importe de la signaler sans délai via le logiciel eSIN afin de déclencher les investigations épidémiologiques et les prélèvements environnementaux en temps utile, de conserver les souches isolées et de les envoyer au CNR, afin de pouvoir lier l’infection à la source de contamination.
Dr Muriel Macé