Emollients et enveloppements dans l’atopie

L’application d’émollients pour maintenir l’hydratation de la peau et restaurer la fonction barrière est reconnue comme devant s’inscrire dans la prise en charge initiale de base de la dermatite atopique. Mais dans la foison des produits proposés pour cette indication, lequel choisir ?

L’équipe de A Oranje aux Pays Bas a repris 10 essais, réunissant un total de 759 patients, qui ont évalué, dans la dermatite atopique, l’effet d’émollients, crèmes ou baumes contenant diversement 5 % ou 10 % d’urée, avec ou sans glycérol, de l’acide glycyrrhétinique, des céramides etc…

Les résultats de l’analyse de ces études sont conformes à ce que l’on pouvait en attendre. Il n’y a pas de différence significative entre les différents émollients en ce qui concerne leur effet sur la sévérité de la dermatose. Il est confirmé dans 3 études (sur 6) que l’utilisation d’émollients permet de réduire la corticothérapie. Enfin, la qualité de vie des patients paraît améliorée grâce à l’utilisation d’émollients. 

La plupart des études sont de qualité médiocre. Et de nombreuses questions demeurent sans réponse : l’application d’émollient entre les poussées aide-t-elle ou non à retarder une nouvelle poussée, le moment de l’application dans la journée (après un bain ?) et la forme utilisée (crème, baume, spray, dans le bain) ont-ils une importance ?

Bien que l’utilité des émollients soit quasi universellement admise, il faut bien reconnaître que l’on manque de preuves de qualité, basées sur des études bien conduites, de leur réelle efficacité.

Cependant, la même équipe propose une méthode qui pour ne pas être très nouvelle (et donc guère utilisée)  n’avait jamais fait l’objet d’études contrôlées : il s’agit des enveloppements humides à réserver aux enfants atteints de dermatite atopique sévère (Index SCORAD > 35).

L’essai a concerné 39 enfants de 6 mois à 10 ans. Le traitement consistait en 4 semaines d’enveloppements humides avec applications soit d’un corticoïde dilué soit d’un émollient sur tout le corps pendant la première semaine puis seulement sur les lésions pendant 5 jours des trois semaines suivantes. L’analyse des résultats en intention de traiter montre une amélioration significative du SCORAD dans les deux groupes, plus rapide et plus importante en cas d’application de corticoïdes (SCORAD variant de 45 à 15 vs 45 à 25). Les auteurs considèrent qu’il s’agit là d’une alternative intéressante pour les dermatites atopiques sévères de l’enfant. 

Dr Marie-Line Barbet

Références
Oranje A.P et coll.: Emollients for atopic eczema.
Janmohamed S.R et coll.: Wet wrap treatment in children with atopic dermatitis using the wet wrap method with diluted corticosteroids versus emollients.
21 th Congress of the European Academy of Dermatology and Venerology (Prague) : 27-30 septembre 2012.

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