La dermoscopie a déjà été une avancée majeure pour le diagnostic différentiel entre lésions non mélanocytaires et mélanocytaires et au sein de ces dernières entre naevus et mélanomes. Elle permet en effet l’examen du revêtement cutané avec un grossissement allant de x 10 (dermoscopie simple) à x 70 (vidéodermoscopie).
Mais il y a encore mieux : la microscopie confocale (MC) in vivo. Avec un grossissement x 700, cette technique basée sur l’analyse informatisée de la réflexion d’un balayage de la surface cutanée par une lumière monochromatique, permet de visualiser de manière non invasive les structures cutanées à l’échelle cellulaire et dans un plan horizontal. Les images apparaissent selon un dégradé de gris à noir.
C’est la mélanine qui réfléchit le mieux la lumière de sorte que la microscopie confocale est très intéressante pour l’évaluation des lésions pigmentées. Des critères ont été établis pour le diagnostic de mélanome et la MC offre ici une plus grande sensibilité que la dermoscopie (90 % vs 72 %) et une grande spécificité pour différencier naevus et mélanomes. Elle est également très performante pour identifier les lésions pigmentées non mélanocytaires.
P Bahadoran évoque ainsi plusieurs indications prometteuses où la dermoscopie peut être prise en défaut telles que l’évaluation des mélanoses de Dubreuilh mais aussi du melasma et des macules mélaniques labiales.
Mais la technique s’applique bien sûr aussi au diagnostic des tumeurs épithéliales.
Utilisée ex vivo, elle permet l’analyse des pièces chirurgicales avec une précision proche de celle d’un examen histologique extemporané.
Enfin son caractère reproductible en fait un très bon outil pour le suivi des lésions cutanées.
Malheureusement, un très petit nombre d’appareils est actuellement disponible et le coût élevé en limite une plus grande diffusion.
Dr Marie-Line Barbet