Entrons dans la quatrième dimension !

Boston, le jeudi 25 février 2016 – Depuis quelques années, les potentialités de l’impression en 3D en médecine font l’objet de nombreuses expériences et publications. Une nouvelle étape est actuellement franchie quant au perfectionnement de cette technique : l’entrée dans la quatrième dimension. Il s’agit de produire des objets ou matériaux programmables « hautement dynamiques dans leur forme et leur fonction » explique le laboratoire Self Assembly du Massachussetts Institut of Technology. Concrètement, au contact de l’eau ou de certaines températures, l’objet obtenu est susceptible de changer de forme.

Une déformation programmée

Une poignée d’équipes à travers le monde se consacre aujourd’hui au développement de cette technique baptisée Impression 4D. L’équipe des professeurs Skylar Tibbits et Jennifer Lewis, au sein du laboratoire Self Assembly du MIT fait figure de pionnière. Dans la revue Nature Materials, elle vient de présenter la fabrication de deux « fleurs » dont la structure imite celle de l’orchidée. En apparence, les deux objets imprimés en trois dimensions semblent identiques. Cependant, dès qu’ils sont immergés dans l’eau, le déploiement de leurs pétales diffère totalement. Pour obtenir ce résultat, les scientifiques ont mélangé les fibres de la sève de bois à de l’hydrogel d’acrylamide. Ce matériau a ensuite été "programmé" grâce à un modèle mathématique qui influence la trajectoire d’impression. « Selon la manière dont on imprime le matériau, on peut encoder la déformation, la torsion et le froissement » précise Jennifer Lewis.

Révolution dans le domaine de l’ingénierie tissulaire

Le résultat ouvre la perspective de nombreuses applications notamment dans le domaine de la santé. L’ingénierie tissulaire pourrait être transformée par cette technologie. Déjà, il y a quelques mois, des chercheurs de l’université de Wollongong ont présenté une valve, dont la forme se modifiait en fonction de la température de l’eau. « Nous avons obtenu une valve autonome, elle n’a pas besoin de recevoir d’instruction. Elle se ferme quand elle détecte de l’eau chaude » avait expliqué Marc in het Panhuis, un des responsables de l’étude.

Aurélie Haroche

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