Vienne, 11 juin 2006. La prévalence de l’allergie de contact est d’environ 7 %. Grâce aux études épidémiologiques, il est possible de surveiller l’évolution des sensibilisations qu’il s’agisse de leur persistance, de leur émergence (par exemple actuellement pour deux parfums, le Lyral et le Farnesol) et des variations de fréquence (doublement de celle des sensibilisations au bronopol en 2 ans, toluènediamine des teintures de cheveux…). Par ailleurs ces études permettent aussi d’apprécier le succès des campagnes interventionnistes : la fréquence globale de la sensibilisation au nickel baisse chez les sujets jeunes depuis la mise en pratique des mesures européennes visant à limiter les concentrations en nickel.
Les relations entre atopie (respiratoire ou cutanée) et allergie
de contact sont complexes. On note une interaction entre des gênes
de susceptibilité, l’environnement et une anomalie dans la fonction
barrière de la peau.
L’urticaire de contact (au latex par exemple) est plus fréquente
chez les atopiques mais
en ce qui concerne l’eczéma de contact, la fréquence globale n’est
pas plus élevée. En revanche la localisation des dermatites de
contact aux mains semble favorisée par l’atopie. Ainsi, chez les
coiffeurs, le risque d’eczéma des mains est doublé en cas d’atopie
cutanée (mais pas d’atopie respiratoire). Il en est de même pour
les sujets effectuant des travaux en milieu humide.
Dans une étude, menée chez les métallurgistes et où les nouveaux
apprentis ont été suivis pendant 3 ans, il est apparu que le risque
de développer un eczéma des mains était augmenté en cas d’eczéma
atopique, de dermographisme mais aussi d’asthme.
L’existence d’un antécédent d’eczéma des mains ou d’eczéma atopique
multiplie le risque d’eczéma de contact des mains par 2, le
travail en milieu humide par 2,35, la dysidrose par 1,66, le sexe
féminin par 1,23.
Il semble, par ailleurs que les patients atopiques développent un
eczéma des mains à un âge plus jeune et plus rapidement que les
sujets non atopiques.
Cependant, 1/5 des sensibilisations pourraient être prévenues par
un programme initial de prévention dans les professions exposées
(cuisiniers, boulangers-pâtissiers, fleuristes, professionnels de
santé).
Dr Geneviève Démonet